
Colette Méric au micro, présidente de l’enseignement. A ses côtés Cendrine Malbec, pour l’association des parents d’élèves. (©Photo Le Républicain / Michel Pradeau)

Jean-Marie Petitclerc. (©Photo Le Républicain / Michel Pradeau)
L’autorité envers les jeunes, responsabilité partagée. Tel était le thème de la conférence animée lundi 3 décembre au Comœdia par Jean-Marie Petitclerc, prête éducateur salésien, ancien polytechnicien, fondateur en 1995 de l’association Valdocco, orientée prévention des jeunes en difficulté dans un quartier sensible, Argenteuil.
Le collège Notre-Dame de la Salle, l’enseignement catholique du Lot-et-Garonne et l’association départementale des parents d’élèves sont à l’initiative de cette rencontre on ne peut plus d’actualité, construire l’autorité sur la bienveillance et l’exigence, une notion d’équilibre comme n’aura de cesse de le développer Jean-Marie Petitclerc durant son exposé.
Le pouvoir on peut le prendre, l’autorité, elle, on ne l’a jamais »
Notre société aujourd’hui est marquée par une crise profonde de défiance des institutions traditionnelles. En découle une crise de l’autorité. «Le pouvoir on peut l’avoir ou le prendre. L’autorité, elle, on ne l’a jamais. des adultes me disent, j’ai de l’autorité. Je leur réponds: venez faire un tour avec moi auprès des ados du Valdocco, on va voir si cela fonctionne… L’autorité c’est une relation».
L’autorité, pour être bien reçue, suppose la bienveillance »
Et c’est le drame de notre société aujourd’hui. Justice, police, parents, enseignants , politiques ont un pouvoir mais n’ont plus d’autorité, par manque de crédibilité. Jean-Marie Petitclerc dénonce l’incohérence entre le dire et le faire. Ce qu’en dit ce dernier: «Lorsqu’un parent se permet de critiquer un enseignant, lorsqu’un enseignant se permet de critiquer un parent, ils participent tous les deux à l’affaissement de l’autorité. Comment le jeune pourrait-il avoir confiance entre des adultes qui se dégomment les uns les autres ?».
Une relation d’autorité c’est une relation qui fait grandir »
«L’autorité, pour être bien reçue, suppose la bienveillance. Elle consiste à ne jamais identifier le jeune à ses comportements ou à ses performances. S’il est un mot que je n’utilise jamais dans mon vocabulaire d’éducateur, c’est celui de délinquant pour qualifier un jeune. Et pourtant Dieu sait si ces jeunes que je côtoie au Valdocco commettent des délits… L’art de l’exercice de la fonction d’autorité réside dans la capacité à toujours signifier à l’enfant, à l’adolescent que l’on souhaite son bien. En posant les limites. Une relation d’autorité, c’est une relation qui fait grandir, il s’agit de l’aider à devenir l’adulte qu’il est appelé à être» déclare Jean-Marie Petitclerc qui soutient que «tout enfant, même victime des pires situations, est capable de se construire».
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