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Près de Châteaubriant : un éducateur de foot en prison pour des agressions sexuelles sur les enfants

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Un éducateur du Lustvi près de Châteaubriant (Loire-Atlantique) a été condamné à de la prison ferme par le tribunal correctionnel de Nantes pour plusieurs agr

Un éducateur du Lustvi près de Châteaubriant (Loire-Atlantique) a été condamné à de la prison ferme par le tribunal correctionnel de Nantes pour plusieurs agressions sexuelles sur des enfants. (©Illustration Pixabay)

Le tribunal correctionnel de Nantes a prononcé mercredi 19 février 2020 deux ans de prison ferme à l’encontre de l’éducateur du Lustvi (Louisfert Union sportive Treffiolais-Vincentais-Isséns) qui s’était rendu coupable de cinq « agressions sexuelles » sur des fillettes du club de football du Pays de Châteaubriant.

Stéphane B. , 46 ans, devra aussi se plier à une mise à l’épreuve de trois ans à sa sortie de détention : il aura interdiction de recontacter ses victimes, d’exercer toute activité en lien avec des enfants et de revenir à Issé. Une année de prison supplémentaire avec sursis pourrait être révoquée s’il ne respectait pas ces dispositions.

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Placé en détention provisoire depuis un peu plus d’un an, il va donc être en droit de demander rapidement un aménagement de sa peine (bracelet électronique, centre de semi-liberté…) pour purger le reliquat à l’extérieur de la prison. Son nom a aussi été inscrit au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (FIJAIS), ce qui l’obligera à pointer au moins une fois par an pendant vingt ans à la gendarmerie la plus proche.

Enfin, sur le plan civil, Stéphane B. devra verser un peu plus de 33.000 € de dommages et intérêts aux parties civiles. Cet ancien employé de l’abattoir Castel Viandes, à Châteaubriant, devra donc vite retrouver un travail : il a fait l’objet d’une rupture conventionnelle, à l’initiative de l’entreprise, suite à la révélation de ses agressions sexuelles. Et sa mise à l’épreuve comprend une obligation de rechercher activement un emploi.

D’autres faits dix ans plus tôt

Ces faits avaient été révélés le 28 novembre 2018, quand une petite fille de 7 ans avait eu le courage de raconter à sa mère les « propositions à caractère sexuel » et les « attouchements » que lui avait faits l’éducateur.

Alors qu’elle lui avait demandé de l’accompagner aux toilettes du stade, la fillette s’était vu demander si elle avait « déjà vu un zizi de garçon ». L’éducateur lui avait alors proposé de lui montrer le sien et de « jouer au docteur », le tout « en échange de bonbons », tout en lui mettant « la main par-dessus la culotte ».

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La crédibilité de cette élève de CE1 avait été vite confirmée par sa maîtresse.

S’il peut lui arriver de tester le mensonge, elle ne tient jamais », avait-elle déclaré lors de la procédure.

Cela avait alors conduit les gendarmes à placer en garde à vue l’entraîneur bénévole, où il avait admis sans difficulté les faits qui lui étaient reprochés.

La révélation de cette affaire dans la presse avait alors conduit d’autres victimes à témoigner : plusieurs adolescentes avaient confirmé avoir été victimes d’agissements similaires près de quinze ans plus tôt, dès 2004.

« Des choses ont été dissimulées »

Problème : l’homme avait déjà fait l’objet d’une « mise en garde » informelle en 2010. Les gendarmes, qui l’avaient entendu, lui avaient simplement demandé à l’époque de « ne plus recommencer ». Le président du club de l’époque, pour sa part, lui avait demandé de se changer ailleurs que dans le vestiaire des filles.

La mère d’une adolescente partie civile a également rappelé, ce mercredi, qu’elle avait sommé l’éducateur de cesser ses faits. « Si on nous avait davantage écoutés, à l’époque, il n’y aurait pas toutes ces victimes aujourd’hui », a-t-elle regretté.

Des choses ont été plus ou moins dissimulées », a également déploré le père d’un autre enfant.

« Au sein du club de foot et de la famille, des gens se doutaient de choses, mais personne n’a porté plainte… Si des adultes étaient intervenus plus tôt, on n’en serait pas là », a également regretté le procureur de la République. Il avait demandé trois ans de prison ferme, un an avec sursis et une mise à l’épreuve de trois ans.

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Lors du procès, l’éducateur – qui était bénévole dans le club depuis une vingtaine d’années – a reconnu la quasi-intégralité des faits. Sauf ceux commis sur un petit garçon, pour lesquels il a finalement été relaxé : un copain de la victime avait assuré avoir vu le prévenu « toucher » l’enfant, mais le principal intéressé n’avait « rien ressenti ».

Des parents assez « stricts »

Lors de ses auditions devant les gendarmes, le prévenu a également reconnu avoir « joué au docteur » trente ans plus tôt avec des cousines.

Une de ses tantes a d’ailleurs présenté son neveu comme un « garçon très gentil ». Mais, à 44 ans, il vit toujours chez sa mère – désormais veuve – et dort dans la même chambre que son frère, avec qui il a trois ans d’écart : « assez stricts » et « très casaniers », ses parents ont longtemps refusé qu’il « prenne son indépendance » ou qu’il « ramène une petite copine à la maison »… Sa mère l’oblige aussi chaque soir à se coucher « entre 19h30 et 20h ».

Le vice-président du club de football a aussi confirmé aux gendarmes que l’éducateur devait respecter « des heures de rentrée » après l’entraînement en semaine : sans cela, il était « puni » et était « privé d’arbitrage » le week-end suivant.

Le foot, c’était sa passion, son seul plaisir », a confirmé à ce sujet sa tante.

« Le club, c’était sa deuxième famille », abonde son avocate, Me Maëll Pellen.

On ne parlait jamais de sexualité dans sa famille, c’était absolument tabou.

Elle aussi a regretté que personne « n’ait fait appel à ceux qui font l’ordre et la loi » lors des précédentes « alertes », dix ans plus tôt, que ce soit au sein du club ou de la famille.

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Jusqu’alors inconnu de la justice, Stéphane B.  fait désormais des démarches en détention, auprès d’une assistante sociale, pour trouver un logement autonome à sa sortie de prison. « 

Si je retourne à Issé, il y a plein de gens qui vont m’en vouloir », a-t-il soufflé.

GF (PressPepper)


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