
Anne Chain-Larché au Sénat (archives).
Anne Chain-Larché, sénatrice de Seine-et-Marne, a interrogé le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire. Elle dénonçait dans sa question de jeudi de la semaine dernière la volonté du gouvernement de privatiser Aéroports de Paris. Volonté dont la motivation ne lui semble pas être celle annoncée.
Il s’agit « d’assurer une trésorerie à l’État »
La sénatrice a, en effet, rappelé dans l’énoncé de sa question que le département était directement concernée par cette privatisation car « Aéroports de Paris possède d’importantes réserves foncières en Seine-et-Marne » et qu’il existe « un fort risque de spéculation ».
Toujours dans sa question au ministre, Anne Chain-Larché, qui est vice-présidente de la Commission spéciale du Sénat sur le projet de loi PACTE (Plan d’Action pour la Croissance et la Transformation des Entreprises), a encore dénoncé le but même de cette volonté de privatiser Aéroports de Paris. « À la recherche de rentrées financières immédiates, vous êtes aujourd’hui prêt à céder une entreprise hautement stratégique. Mais une privatisation n’a pas pour vocation d’assurer une trésorerie à l’État ! » a-t-elle lancé avant de regretter cette « politique de court-terme » que le ministre mènerait.
Un danger en matière de sécurité aussi
Les coûts pour les compagnies aériennes comme pour les passagers risqueraient aussi de s’envoler avec « l’augmentation probable des redevances ». Et, toujours selon la sénatrice, l’enjeu n’est pas seulement financier ou économique. Elle a également souligné les risques en matière de sécurité, les aéroports étant la « porte d’entrée de dizaines de millions de personnes chaque année ».
Bruno Le Maire ayant tenté de la rassurer en lui précisant notamment qu’il ne s’agirait en fait que d’une « concession limitée à 70 ans », la sénatrice reste perplexe. « Mais compte-tenu des évolutions que nous vivons déjà et qui nous attendent d’ici là, la pertinence de cette privatisation n’est en rien assurée. Que dirions-nous aujourd’hui d’une décision prise en 1948 ? » a-t-elle conclu.
Jean-Michel ROCHET
Sur Twitter : @JMRochet