
L’équipe de France U20 est championne du monde et plusieurs joueurs ont la chance d’évoluer en Top 14. (©Icon Sport)
Alors que le XV de France se porte bien mal, le rugby français peut se targuer de briller chez les jeunes. L’été dernier, les U20 tricolores ont réussi l’exploit de décrocher le Graal et être sacrés champions du monde. Une génération de grand talent qui n’attendait plus qu’une chose : jouer en Top 14.
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Six mois après, ont-il eu leur chance ? Ou végètent-ils, comme bien trop souvent dans le passé, au sein de la catégorie Espoirs ? Actu Rugby s’est penché sur le temps de jeu des 30 champions du monde.
Ils jouent beaucoup : Ntamack et Laporte en fers de lance
Ne le cachons pas : Romain Ntamack est peut-être l’un des plus talentueux du groupe sacré champion du monde. Et au Stade Toulousain, son statut a évolué. Aujourd’hui, il est titulaire indiscutable au centre de l’une des lignes de trois-quarts les plus joueuses d’Europe. Sur 17 rencontres toutes compétitions confondues disputées par son club, il en a joué 15 dont 12 en tant que titulaire (815 minutes). Et ses cinq essais font de lui le champion du monde le plus efficace, devant le Lyonnais Pierre-Louis Barrassi.
Ce dernier s’est fait une place au sein de l’effectif lyonnais. 10 matches disputés pour 6 titularisation et 530 minutes de temps de jeu. Mais c’est loin du leader en la matière. Car celui qui joue le plus n’est pas Romain Ntamack mais… l’Agenais Clément Laporte. 15 matches pour l’ailier ou arrière (neuf titularisations toutefois) et 850 minutes au compteur. Agen est un gros club formateur qui accorde souvent une chance aux jeunes, en raison d’un effectif plus limité que les cadors du Top 14.
1 – Clément Laporte (Agen) : 15 matches, 9 titularisations, 850 minutes jouées
2 – Romain Ntamack (Toulouse) : 15 matches, 12 titularisations, 815 minutes jouées
3 – Arthur Vincent (Montpellier) : 11 matches, 7 titularisations, 601 minutes jouées
4 – Cameron Woki (UBB) : 13 matches, 6 titularisations, 600 minutes jouées
5 – Pierre-Louis Barassi (Lyon) : 10 matches, 6 titularisations, 530 minutes jouées
6 – Kilian Geraci (Grenoble) : 12 matches, 6 titularisations, 491 minutes jouées
7 – Louis Carbonel (Toulon) : 9 matches, 5 titularisations, 394 minutes jouées
8 – Antonin Berruyer (Grenoble) : 7 matches, 4 titularisations, 351 minutes
9 – Jean-Baptiste Gros (Toulon) : 9 matches, 2 titularisations, 312 minutes
Ils essaient de grappiller : Grosse concurrence pour Jordan Joseph
D’autres ont un peu moins de chance. Ils essaient donc de grappiller du temps de jeu par ci, par là. C’est le cas du Racingman Jordan Joseph, l’un des talents les plus prometteurs de sa génération. Il a découvert le Top 14 à tout juste 18 ans mais doit faire face à une très grosse concurrence au sein de son club. Antonie Claassen, Fabien Sanconnie, Leone Nakarawa… autant d’éléments qui peuvent évoluer en n°8 au Racing 92.
Il y a ceux aussi qui ont du crédit auprès de leur staff, qui sont alignés régulièrement sur les feuilles de matches mais rarement en tant que titulaire. C’est le cas du Bordelais Jules Gimbert (1 titularisation en 8 matches). Enfin, il y a ceux qui ont pu engranger grâce à la Coupe d’Europe (Adrien Séguret).
Jordan Joseph (Racing 92) : 7 matches, 2 titularisations, 237 minutes jouées
Jules Gimbert (UBB) : 8 matches, 1 titularisation, 201 minutes jouées
Lucas Tauzin (Stade Toulousain) : 4 matches, 2 titularisations, 177 minutes jouées
Matthis Lebel (Stade Toulousain) : 2 matches, 2 titularisations, 160 minutes jouées
Adrien Séguret (Lyon) : 2 matches, 2 titularisations, 160 minutes jouées.

Louis Carbonel fait partie de l’équipe de France U20 championne du monde en 2018. (©Icon Sport)
Ils jouent très peu ou pas du tout
Près d’un tiers des champions du monde n’a guère ou pas du tout l’occasion de s’exprimer. Soit en raison d’une trop grande concurrence ou d’une blessure (Kolingar, Coville…). Le choix par exemple de Daniel Brennan de rejoindre Montpellier interroge. Surtout quand on voit la confiance accordée actuellement par le Stade Toulousain à ses jeunes…
Guillaume Marchand (Toulouse) : 3 matches, 1 titularisations, 91 minutes jouées
Maxime Lamothe (UBB) : 4 matches, 1 titularisations, 88 minutes jouées
Arthur Coville (Stade Français) : 3 matches, 0 titularisation, 61 minutes jouées
Alban Roussel (Perpignan) : 2 matches, 0 titularisation, 42 minutes jouées
Daniel Brennan (Montpellier : 1 match, 0 titularisation, 31 minutes jouées
Giorgi Beria (Clermont) : 1 match, 0 titularisation, 29 minutes jouées
Charlie Francoz (Paris) : 2 matches, 0 titularisation, 22 minutes jouées
Ibrahim Diallo (Racing 92) : 1 match, 0 titularisation, 14 minutes jouées
Hassane Kolingar (Racing 92) : 0 minute
Thomas Lavault (La Rochelle) : 0 minute
Aller en Pro D2, la solution ?
Six champions du monde évoluent actuellement en Pro D2. Et pour eux, c’est le bonheur puisqu’ils jouent régulièrement. Ils ont au moins disputé la moitié des matches de leur équipe (16 journées disputées). Et si c’était la solution pour certains jeunes en manque de temps de jeu ? Un prêt pourrait être très utile. A noter au passage que le seul U20 champion du monde à avoir déjà connu une sélection avec le XV de France joue en Pro D2 : le Briviste Demba Bamba…
Iban Etcheverry (Colomiers) : 9 matches, 9 titularisations, 719 minutes jouées
Demba Bamba (Brive) : 11 matches, 9 titularisations, 631 minutes jouées
Maxime Marty (Bayonne) : 8 matches, 7 titularisations, 518 minutes jouées
Pierre-Henri Azagoh (Massy) : 10 matches, 4 titularisations, 409 minutes jouées
Ugo Boniface (Bayonne) : 9 matches, 5 titularisations, 381 minutes jouées
Sacha Zegueur (Oyonnax) : 8 matches, 4 titularisations, 283 minutes jouées
Temps de jeu recensé via itsrugby.fr