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Des « gilets jaunes » manifestent devant l’Hôtel de ville de Paris, le 5 janvier 2019. (©AFP/ERIC FEFERBERG)
Des premiers heurts ont éclaté samedi 5 janvier entre les forces de l’ordre et des Gilets jaunes défilant pour « l’acte VIII » de leur mobilisation, qui rassemblait quelques milliers de personnes à travers la France.
En début d’après-midi, sur les quais de Seine, des manifestants ont jeté des projectiles sur les forces de l’ordre qui ont répliqué par des tirs de lacrymogènes alors que le défilé parisien, parti des Champs-Elysées, s’était jusque-là déroulé sans heurts.
Des incidents ont également éclaté sur la passerelle Leopold-Sédar-Senghor qui relie les deux rives de la Seine au niveau du Jardin des Tuileries, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Près du musée d’Orsay, une péniche a pris feu vers 16h, comme le rapporte un journaliste de Ouest-France.
La situation se tend au niveau du musée d’Orsay. Une fumée noire s’échappe d’une péniche, les force de l’ordre tirent de nombreuses grenades lacrymogène #GiletsJaunesParis pic.twitter.com/ir7GaDvR2P
— Philippe Mirkovic (@phmirkovic) January 5, 2019
Peu avant 17h, les manifestants s’étaient déplacés vers le boulevard Saint-Germain, où des dégradations ont été commises et des affrontements se poursuivaient avec les forces de l’ordre.
Une barricade en feu à Saint-Germain-des-Prés #giletsjaunes pic.twitter.com/l4WTjhJGOK
— Philippe Mirkovic (@phmirkovic) January 5, 2019
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Un manifestant touché à la tête à Rouen
A Rouen, où défilaient entre 1700 personnes selon la préfecture et 3900 selon les Gilets jaunes, un manifestant a été touché à la tête par des tirs de lanceurs de balles de défense et au moins deux « gilets jaunes » ont été interpellés. Deux barricades constituées de matériel de chantier et de poubelles ont été érigées sur l’artère principale de la ville et l’une d’elle était en feu.
A Caen, où près de 3000 personnes se sont rassemblées, la situation était très tendue dans le centre-vile depuis le début d’après-midi, avec des affrontements violents entre manifestants et forces de l’ordre.
A Bordeaux, plus d’un millier de personnes étaient rassemblées en début d’après-midi sur la place de la Bourse, le long de la Garonne. Deux véhicules blindés et deux canons à eau étaient stationnés devant la mairie, alors que les manifestations dans cette ville se sont jusqu’à présent terminées par des affrontements avec des forces de l’ordre.
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Un peu partout en France, les cortèges de Gilets jaunes, insensibles aux concessions de l’exécutif et au futur grand débat national, avaient commencé à s’ébranler dans la matinée aux cris de « Macron démission » et de « Stop à l’injustice fiscale » pour cette première mobilisation de l’année 2019.
Dans la capitale, entre 1200 et 1500 personnes selon des estimations de l’AFP, avaient entamé en fin de matinée une marche dans une ambiance bon enfant depuis les Champs-Elysées, haut lieu de contestation lors des précédents week-ends, vers l’Hôtel de Ville.
En milieu d’après-midi, ils étaient près de 4000, selon une source policière, à se diriger vers l’Assemblée nationale.
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Des « gilets jaunes » manifestent sur les Champs-Élysées le 5 janvier 2019. (©AFP/Lucas BARIOULET)
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« La survie »
« Aujourd’hui je suis surtout là pour défendre le droit de mes enfants, pour que leur travail leur permette de manger. Ma fille gagne 800 euros par mois. Elle travaille dans une boulangerie, 25 heures par semaine. Pour elle c’est la survie », a indiqué à l’AFP Ghislaine, 58 ans, venue de la région parisienne.
Ailleurs en France, les rassemblements se déroulaient pour la plupart dans le calme pour cet « acte VIII », scruté de près après des mobilisations en demi-teinte dans la rue ces dernières semaines.
A Marseille, quelque 500 « gilets jaunes » déambulaient dans le centre-ville au son des cornes de brume et des sifflets. A Saint-Nazaire, environ 150 « gilets jaunes » bloquaient le pont de Saint-Nazaire côté nord et les forces de l’ordre les empêchaient d’aller sur le pont, selon la préfecture.
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Manifestation de « gilets jaunes » à Rouen, le 5 janvier 2019. (©AFP/CHARLY TRIBALLEAU)
En Lorraine, la situation est également tendue à Nancy, où les forces de l’ordre s’affrontent avec des manifestants, comme le rapporte L’Est Républicain. A Besançon, Bar-le-Duc, Belfort ou encore Epinal, les rassemblements sont plus calmes.
A Perpignan, environ 500 personnes se trouvaient devant la préfecture, qui a interdit toute manifestation dans plusieurs secteurs, et notamment à la frontière entre la France et l’Espagne.
La situation était plus tendue à Beauvais où les forces de l’ordre ont tiré des grenades de gaz lacrymogène pour empêcher environ 600 « gilets jaunes » d’entrer dans la ville après tenté de bloquer l’aéroport.
La mobilisation était en net recul à Nice, avec seulement 70 à 80 « gilets jaunes » dans le centre-ville et un convoi d’une trentaine d’autres partis au nord de la ville pour tenter de bloquer l’entrée de l’autoroute, rapidement découragés par les forces de l’ordre.
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Le Défenseur des droits saisi
Lors de « l’acte VII » du 29 décembre, 12 000 manifestants avaient été recensés à midi, loin des 282 000 personnes mobilisées le 17 novembre pour l’acte fondateur de ce mouvement qui a d’abord ciblé la hausse du prix des carburants avant de porter des revendications plus larges sur la fiscalité.
Fragilisé par cette contestation inédite, Emmanuel Macron avait annoncé le 10 décembre une série de mesures sociales et promis dans ses vœux du 31 décembre un retour à « l’ordre républicain », sans parvenir à éteindre la fronde.
Vendredi, Benjamin Griveaux, le porte-parole du gouvernement, a dénoncé un mouvement tenu par des « agitateurs qui veulent l’insurrection et, au fond, renverser le gouvernement ».
Une trentaine de « gilets jaunes » ont, de leur côté, demandé au Défenseur des droits d’ouvrir une enquête pour « atteintes à la liberté » après l’arrestation mercredi soir d’une des figures du mouvement, Eric Drouet.