
Samedi 5 janvier 2019, en milieu d’après-midi, les Gilets jaunes étaient une trentaine au rond-point Eisenhower à Bayeux (Calvados). Ils accueillaient les automobilistes avec deux panneaux : un souhaitant la bonne année, un autre dénonçant l’arrestation d’Eric Drouet, l’une des figures nationales du mouvement, le 2 janvier à Paris.
Ils avaient annoncé qu’ils reviendraient, ils l’ont fait. Jeudi 3 janvier 2019, une quarantaine de Gilets jaunes ont, au fil de la journée, repris position sur le bas-côté du rond-point Eisenhower à Bayeux (Calvados). Reposés après la dizaine de jours de pause qu’ils se sont accordés pour les fêtes de fin d’année, et surtout particulièrement remontés contre les vœux du président de la République. Un discours qu’ils n’ont pas du tout apprécié : « Il a fait des généralités et nous a fait passer pour ce que l’on n’est pas ! Et il a insulté le peuple en ne parlant pas en direct ! » assurent-ils. Résultat :
Ça nous donne encore plus de gnaque !
Pour l’instant, ce groupe de Gilets jaunes a décidé de continuer à se faire « voir des automobilistes en restant sur le côté du rond-point du début d’après-midi jusqu’en soirée ». Il y était vendredi 4, samedi 5 et ce lundi 7 janvier 2019. Quant à la journée de dimanche, il ne s’est rien passé à Bayeux mais des femmes sont allées rejoindre la marche féminine organisée à Caen.
A LIRE AUSSI : Bayeux. Par-delà leurs revendications, les Gilets jaunes ont noué de véritables liens

Samedi 5 janvier 2019 dans l’après-midi, les Gilets jaunes de Bayeux ont partagé un moment de convivialité autour de la galette des rois. (©La Renaissance le Bessin)
Une lettre pour exprimer leur indignation
Depuis qu’ils se sont retrouvés, les manifestants s’organisent également pour mener d’autres actions. Leur première idée est d’obtenir un nouveau rendez-vous avec le député LREM de la circonscription, Bertrand Bouyx. « On voudrait lui lire une lettre que l’un de nous a écrite au nom de tous ».
Son auteur, Émile, y dresse un bilan de ces « 7 semaines de révolte » et y appelle le gouvernement à trouver « une réponse politique et non répressive à la crise » :
Ça ne peut plus durer, les forces de l’ordre ne doivent pas être utilisées comme une police politique et les élus, représentants du peuple, doivent être au service de tous et non au service des puissants !
C’est sa femme, Nathalie, qui devrait prendre la parole devant le député si ce dernier accepte de les recevoir : « On veut qu’il fasse remonter notre indignation au gouvernement. Parce que si Christophe Castaner (le ministre de l’Intérieur, ndlr) dit « Ça suffit », nous aussi, on lui que ça suffit ! »