
Daniel Pannier et Philippe Christophe ont bon espoir que le projet CHO de Locminé ne se fasse pas.
L’ancienne usine Doux à Locminé a disparu du paysage depuis maintenant plusieurs mois. Rasée à jamais. Le terrain reste donc vierge de tout occupant… en attendant la construction des bâtiments d’une autre activité industrielle, celle baptisée Cho Locminé, une société anonyme spécialement créée au sein de Cho Power, filiale du groupe Europlasma.
Son ambition, ici, est de produire de l’électricité par gazéification en utilisant des déchets banals d’activité économique de la région (plastique, cartons, bois…).
Des manquements ?
La nouvelle usine était annoncée pour… bientôt. Mais des riverains s’opposent à son implantation. Et ont décidé d’attaquer, devant le tribunal administratif, la décision du préfet qui, après l’avis favorable de l’enquête publique, avait donné son aval en octobre 2016.
Où en est-on aujourd’hui ? Si dans un premier temps, les opposants pointaient essentiellement du doigt la situation géographique du site (proche d’un collège, d’un Ehpad et de la zone urbaine), aujourd’hui, ils vont plus loin. « Notre avocat a établi neuf manquements au code de l’environnement », annoncent Philippe Christophe et Daniel Pannier, les deux hommes-clés du mouvement contestataire, qui pointent aussi du doigt l’efficacité du procédé…
Des logements à la place
« La toute première usine, à Morcenx dans les Landes n’a fonctionné que 40 heures la première année, en 2016 et 517 heures en 2017. Ce n’est rien. Quant à la seconde, à Thouars, elle n’est toujours pas construite alors qu’elle était annoncée pour 2018 ! »
L’association attend maintenant que « le tribunal mette en demeure CHO de produire des réponses à toutes ces interrogations ».
Pour nous, c’est clair, l’usine CHO ne se fera pas. Le groupe Europlasma fait face à des difficultés financières et semble s’interroger sur la suite à donner à ce projet ».
À la justice de trancher
Et puis ses détracteurs continuent d’affirmer que,« de toute façon, une telle usine n’a pas sa place dans un secteur urbain. On ne comprend pas le choix des élus locaux. Locminé qui, en matière de superficie est à l’étroit, a besoin de réserves foncières pour construire de nouveaux logements. Un tel terrain est idéal ».
Le bras de fer est donc toujours engagé. Chacun campe sur ses positions. C’est donc à la justice de trancher.
(1) Association de Riverains pour la Surveillance des Sites industriels de Locminé (ARSSIL).