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Dans les pharmacies de la Manche, elle faisait la « chasse aux médocs » en photocopiant des ordonnances

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Une dizaine de pharmacies ont été ciblées avant que la prévenue ne se fasse repérer.

Une dizaine de pharmacies ont été ciblées avant que la prévenue ne se fasse repérer.

Pour se procurer des opiacés et autres médicaments dont elle ne pouvait plus se passer, une femme de 30 ans parcourait les pharmacies de la Manche et du Calvados avec des ordonnances qui lui servaient jusqu’à quatorze fois, et des photocopies pas toujours repérables aux yeux des employés.

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La liste est longue : entre le 28 mai 2015 et le 26 décembre 2017, ce ne sont pas moins de 70 pharmacies qu’elle a sollicitées avec ses ordonnances : Cherbourg, Équeurdreville, Tourlaville, La Glacerie, Saint-Pierre-Église, Brix, Beaumont-Hague, Montebourg, Valognes…

Au total, en deux ans et demi, elle s’est ainsi procuré 125 fois les médicaments qu’elle n’aurait pu avoir sans ordonnance.

L’expression d’un mal-être profond

Elle avait déjà été repérée en 2013 et avait reçu un avertissement de la Caisse primaire d’assurance maladie. Mais, accro à ses médicaments, elle avait repris ses habitudes, allant jusqu’à falsifier 24 ordonnances.

C’est l’alerte venue d’une pharmacie à Saint-Sauveur-le-Vicomte qui, en décembre 2017, a mis un terme à sa « chasse aux médocs », auxquels elle était devenue gravement dépendante.

Ce jour de décembre, elle avait présenté au pharmacien une ordonnance qui lui avait servi déjà deux semaines auparavant. Les médicaments lui ont été refusés et en même temps, les gendarmes ont été alertés.

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La prévenue était-elle pleinement responsable de ses actes ? Certes, elle avait conscience de sa tromperie, mais son addiction très importante ouvrait l’éventualité d’une altération de son jugement.

Les magistrats et son avocat ont reconnu qu’elle était à l’époque en permanence dans un mal-être qui la paralysait. Elle était dépressive pour des causes multiples : une grossesse mal assumée, la perte de son père adoptif, un état qui l’a conduite jusqu’à la tentative de suicide.

6 mois avec sursis

Aujourd’hui, elle en est sortie, elle a retrouvé un travail. Pour son avocat, Me Maro, il s’agit désormais de tourner la page en offrant à cette femme la possibilité de revenir sur le bon chemin. En la dispensant de peine, par exemple.

Le tribunal correctionnel de Cherbourg a condamné la prévenue, présente à l’audience du mardi 22 janvier, à 6 mois de prison avec sursis, peine accompagnée d’une mise à l’épreuve pendant 18 mois.

Avec pour exigences de continuer ses soins, et d’indemniser la Caisse primaire d’assurance-maladie qui a défini son préjudice à hauteur de 2 580,28 euros, plus 500 euros pour les frais de justice de celle-ci.


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