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Maternité de Dinan : le personnel rue dans les brancards

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Une cinquantaine d'employés de l'hôpital se sont réunis pendant quelques minutes dans le hall de l'établissement.

Une cinquantaine d’employés de l’hôpital se sont réunis pendant quelques minutes dans le hall de l’établissement. (©Le Petit Bleu des Côtes d’Armor)

Jusqu’à présent, les syndicats de l’hôpital de Dinan n’étaient pas montés au créneau, au sujet du projet de fusion des hôpitaux de Dinan, Saint-Malo et Cancale.

Mais depuis ce jeudi 24 janvier 2019, c’est chose faite.

Une cinquantaine de personnels de l’établissement se sont retrouvés quelques minutes, dans le hall, pour défendre la maternité de Dinan.

Ce qui a mis le feu aux poudres : les propos tenus par Pascale le Pors Lemoine, chef du service gynécologique obstétrique de l’hôpital de Saint-Malo, dans les colonnes d’Ouest-France.

Celle-ci considère qu’il n’est pas tenable de maintenir deux maternités dans le cadre de la fusion.

« Une attaque contre la maternité »

Pour FO et la CGT qui ont reformé une intersyndicale pour l’occasion, c’est une attaque contre « le pays de Dinan et sa maternité. Elle sous-entend que la maternité de Dinan ne peut se prévaloir uniquement de la proximité et que, de fait, elle n’est pas sécurisée  ».

« Nous travaillons en sécurité »

Des sage-femmes s’insurgent, elles aussi, contre de tels propos : 

On ne vient pas au travail avec la boule au ventre. Nous oeuvrons en toute sécurité lors des accouchements, avec gynécologue, anesthésiste, pédiatre, sage-femme. Et la proximité n’est pas un vain mot. Récemment, une femme a accouché dix minutes après son arrivée à l’hôpital. Son enfant serait mort si cela s’était passé dans la voiture, en allant vers Saint-Malo. Saint-Malo qui est très difficile d’accès, avec la circulation, notamment en été. »

Pour rappel, Saint-Malo revendique 1 265 accouchements en 2018, soit quasiment le double de Dinan (640).

Mais, précisent les sage-femmes :

Nous avons le même niveau que les Malouins en néo-natalité, disposons d’équipements récents et avons obtenu notre nouvel agrément en 2018. De plus, Saint-Malo n’a pas la capacité matérielle d’absorber notre activité ».

Un « château de carte »

Selon Christian Bougis (FO) et Stéphanie Vezie (CFDT) l’évocation de la fermeture de la maternité de Dinan est une « contre-publicité pour l’hôpital. C’est dissuasif pour la patientèle de notre territoire et ce ne sera pas pour autant profitable à Saint-Malo. Les habitants du pays de Dinan peuvent être tentés par Saint-Brieuc ou Rennes selon le secteur où ils habitent ».

Qui dit fermeture de la maternité dit suppression de services en cascade à l’hôpital de Dinan, insistent les syndicats : il n’y aurait alors plus d’anesthésistes et plus d’urgences.

L’établissement perdrait son attractivité et  s’écroulerait tel un château de cartes. »

Stéphanie Vézie et Christian Bougis font front commun au sein de l'intersyndicale FO-CGT.

Stéphanie Vézie et Christian Bougis font front commun au sein de l’intersyndicale FO-CGT. (©Le Petit Bleu des Côtes d’Armor.)

« Donnant donnant »

Stéphanie Vézie et Christian Bougis se demandent, dès lors, s’il est possible de mettre sur pied le fameux projet médical partagé envisagé pour la fusion ?

Il faut être dans le donnant donnant. Mais on a plutôt le sentiment que des médecins de Saint-Malo veulent détruire notre établissement au profit du leur. »

Les voici donc plus critiques à l’égard de la fusion qui doit se dessiner au cours de l’année :

Sachant que les deux établissements sont déficitaires de plusieurs millions d’euros, nous sommes convaincus que tous les investissements financiers seront pour Saint-Malo et rien pour Dinan. On habille l’un en déshabillant l’autre.»

Les syndicats vont demander un rendez-vous à l’Agence Régionale de Santé. Ils seront présents sur le marché de Dinan pour sensibiliser la population et comptent s’inviter à tous les conseils municipaux du pays de Dinan pour obtenir le soutien des élus locaux.

La direction du GHT rassure

Mais la situation est-elle si désespérée ? La direction du groupement hospitalier de Territoire Rance Emeraude, réaffirme qu’il n’est aucunement envisagé de supprimer la maternité de Dinan.

L’Agence Régionale de Santé ne nous a rien demandé allant dans ce sens. Lors des vœux, ce maintien des deux entités a été rappelé par les maires et présidents des établissements. »

La direction considère que les propos de Pascale le Pors Lemoine « n’engagent qu’elle-même. Nous allons d’ailleurs bientôt la rencontrer à ce sujet ».

Pour autant, les discussions sur la fusion semblent déjà rencontrer des complications : la commission médicale d’établissement de Saint-Malo a voté contre.

« Le processus est compliqué », reconnaît la direction du GHT.

Elle espère, tout de même, qu’une fois certains aspects de la fusion éclaircie, les médecins des trois établissements parviendront à mettre sur pied leur projet médical partagé.

Avec deux leitmotivs : rendre attractive l’offre hospitalière en Territoire Rance Emeraude et maîtriser les dépenses.


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