
L’acte XI des Gilets jaunes à Toulouse a rassemblé plus de 10 000 personnes. (©David Saint-Sernin / Actu Toulouse)
Samedi 26 janvier 2019 se déroulait l’acte XI des gilets jaunes à Toulouse. Un onzième samedi consécutif de mobilisation qui s’est, comme chaque semaine, déroulé de manière pacifiste dans un premier temps, avant des débordements en milieu d’après-midi. Des heurts qui se poursuivent en début de soirée.
Toulouse à nouveau l’épicentre ?
Comme samedi 19 janvier 2019, Toulouse semble à nouveau avoir été l’épicentre de la contestation sociale des gilets jaunes, alors que le ministère de l’Intérieur annonce 69 000 manifestants partout en France, dont 4 000 à Paris.
Car si la préfecture ne s’avance pas sur les chiffres de la mobilisation, évoquant « plusieurs milliers de personnes dans le centre-ville de Toulouse », les informations recueillies par Actu Toulouse laissent entendre une mobilisation égale, voire supérieure à la semaine passée : entre 13 et 15 000 personnes auraient pris part au cortège.
La situation dégénère vers 16 heures
Ce dernier s’est élancé vers 14h20 de la station de métro Jean-Jaurès, en direction du monument aux Morts. Un défilé dans le calme qui s’est poursuivi dans les rues du centre-ville, même si les forces de l’ordre avaient bloqué l’accès sur la place du Capitole. Les manifestants sont ensuite retournés sur les grands boulevards de la Ville rose, remontant jusqu’à la place Arnaud-Bernard vers 16 heures, heure à laquelle la manifestation a dégénéré.
15h : le cortège des #giletsjaunes défile rue de Metz à #Toulouse sans débordement. Les manifestants scandent une première Marseillaise. #ActeXI #Acte11 #26Janvier2019 pic.twitter.com/XfG2vxaMA0
— David Saint-Sernin (@dstsernin) January 26, 2019
Un petit groupe s’en est alors pris aux forces de l’ordre qui bloquaient l’accès au boulevard Lascrosses, en direction de Compans-Cafarelli. Des jets de projectiles auxquels des gaz lacrymogènes ont été envoyés en réplique. Le cortège a alors fait machine arrière, en direction de Jean-Jaurès où une barricade a tenté d’être érigée. Finalement, les manifestants ont poursuivi leur route jusqu’au monument aux Morts.
Acté XI des Gilets Jaunes à Toulouse. La situation est en train de se tendre à Arnaud-Bernard
Publiée par Actu Toulouse sur Samedi 26 janvier 2019
Les banques ciblées
Alors que du mobilier urbain avait déjà été dégradé, des casseurs s’en sont pris à des banques, notamment l’agence CIC boulevard Carnot, ainsi que le Crédit Mutuel situé avant la station François-Verdier. Les forces de l’ordre ont procédé à des interpellations.
Une banque prise de nouveau pour cible #giletsjaunes #Toulouse #acteXI pic.twitter.com/sjtBSDO3Ej
— Hugo Murail (@HMurail) January 26, 2019
Des heurts sur les quais
Malgré le blocage de l’accès, des manifestants ont tenté d’accéder sur la place du Capitole, mais ont été repoussés par des charges de CRS rue Gambetta et rue Saint-Rome. Conséquences, le mouvement s’est déplacé sur les quais de la Daurade, ainsi qu’au niveau de la place Saint-Pierre, où des heurts ont là aussi eu lieu autour de 18 heures.
Acté 11 des gilets jaunes à Toulouse : la Ville rose vit de nouveaux affrontements
Publiée par Actu Toulouse sur Samedi 26 janvier 2019
En début de soirée, des rassemblements ont été dispersés par des grenades de désencerclement sur le boulevard Carnot. Les forces de l’ordre ont également fait usage de gaz lacrymogènes place Wilson.
Dans un communiqué, la préfecture indiquait à 19 heures que « D’importants effectifs de policiers et de gendarmes ont été engagés avec tous les moyens nécessaires pour faire face à la violence des individus les plus radicalisés. Ils procèdent encore actuellement à des opérations de sécurisation. » L’hélicoptère de la gendarmerie a, par ailleurs, été déployé.
28 interpellations
Du côté du bilan, 1 personne serait blessée dans un état d’urgence relative, tandis que 28 personnes ont été interpellées, annonce la préfecture, après une nouvelle après-midi de chaos dans les rues de la Ville rose.
Les gilets jaunes « ne respectent plus les Toulousains »
Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, a réagi sur son compte Twitter à l’issue de la journée. Pour lui, « le droit de casser a remplacé le droit de manifester. » Et de fustiger la non-déclaration de la manifestation : « En refusant de déclarer leurs manifs en préfecture, les gilets jaunes ne veulent pas respecter les règles. » Et de conclure, après ce onzième samedi de contestation et de heurts : « Aujourd’hui, ils ne respectent même plus les Toulousains. »
Le droit de casser à remplacé le droit de manifester pour certains, qui cautionnent ces violences à #Toulouse. En refusant de déclarer leurs manifs en préfecture, les #giletsjaunes ne veulent pas respecter les règles. Aujourd’hui, ils ne respectent même plus les Toulousains
— Jean-Luc Moudenc (@jlmoudenc) January 26, 2019
Quid des manifestations de l’intersyndicale et des motards ?
D’autres manifestations avaient lieu dans Toulouse, samedi 26 janvier 2019. Notamment celle de l’intersyndicale CGT, FSU, Solidaires, qui est partie de la place Arnaud-Bernard vers 14 heures pour rapidement fusionner avec celle des gilets jaunes, comme la semaine dernière.
Les motards étaient également mobilisés pour protester contre la limitation des routes à 80km/h. Plusieurs centaines d’entre-eux ont défilé à Toulouse et sur le périphérique, occasionnant quelques ralentissements sur le périphérique extérieur en début d’après-midi.