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Municipales 2020. Romain Cujives (PS) : « Toulouse veut redevenir fière d'avoir un grand maire »

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L'élu d'opposition à la mairie de Touloiuse Romain Cujives est candidat à la candidature du PS pour les élections municipales de 2020 à Toulouse

L’élu d’opposition à la mairie de Toulouse Romain Cujives est candidat à la candidature du PS pour les élections municipales de 2020 à Toulouse (©DR)

Romain Cujives est élu d’opposition à la mairie de Toulouse et à Toulouse Métropole depuis 2014, après avoir été l’adjoint de Pierre Cohen (PS) en charge de la politique des jeunes de 2008 à 2014. À un peu plus d’un an des élections municipales de 2020, il est, avec le sénateur Claude Raynal, le seul candidat déclaré pour la gauche à la mairie de Toulouse. Dans un livre récemment publié, il formule plus de 200 propositions aux Toulousains et piaffe aujourd’hui d’impatience de lancer le grand débat politique dont sa famille politique tarde à s’emparer. Interview. 

LIRE AUSSI : Dans un livre, Romain Cujives (PS) dévoile 200 idées pour Toulouse

Actu Toulouse : La crise des gilets jaunes dure. Quels enseignements un candidat aux prochaines élections municipales peut-il tirer de ce mouvement ?

Romain Cujives : « Ce mouvement est d’abord celui des gens de la France périphérique qui se sentent les oubliés des politiques publiques depuis très longtemps. Mais cette réalité existe aussi à Toulouse. Elle s’exprime dans les faubourgs de la Ville rose, où des concitoyens, grevés par la hausse incessante de l’immobilier, la progression des impôts locaux, des taxes se demandent s’ils pourront continuer de vivre à Toulouse, s’ils ne doivent pas décider de partir justement vers la périphérie.

Toulouse se fragmente : un hypercentre pour des ingénieurs et businessmen, des faubourgs qui se demandent comment payer ses fins de mois.

Les gens sont à juste titre en colère. Je soutiens leur colère et leur combat. À cette heure, notre responsabilité est de réaliser une ville qui protège ».

Encadrement des loyers et caution solidaire

A.T. : « Une ville qui protège »… Comment voyez vous cela ?

R.C. : « Un maire qui ne sait pas protéger sa ville contre les désordres de la mondialisation, de la vie, de tout ce qu’il peut arriver à n’importe qui d’entre nous manque à ses devoirs. Un maire doit protéger les plus fragiles et pas taxer leur quotidien. Concrètement, le premier enjeu est celui du logement. La cherté de l’immobilier repousse le Toulousain en périphérie. Je discutais récemment avec une infirmière éprouvant des difficultés à se loger car son compagnon est autoentrepreneur, un profil qui ne rassurerait pas les bailleurs. C’est insupportable. Deux réponses : pratiquer enfin l’encadrement des loyers et mettre en place une caution solidaire universelle

Une ville protège aussi ses commerçants. Elle doit les protéger contre le désordre provoquer par l’ultralibéralisme. Un hypercentre ne peut être seulement le terreau des agences immobilières, des grandes enseignes type Zara et Massimo Dutti. Je veux renouer avec le « petit » commerce de centre-ville. Pour ce faire : là aussi, il faut installer l’encadrement des loyers des baux commerciaux.

Je veux aussi un moratoire sur le développement commercial, en stoppant toute nouvelle implantation de grande surface commerciale. 

Démocratie : un conseil municipal citoyen

A.T. : En creux du mouvement des gilets jaunes s’exprime une forme de péril démocratique, républicain, une impression que le lien de confiance entre le citoyen et ses représentants tend à se rompre de plus en plus. Faut-il changer le fonctionnement de la décision municipale ?

R.C. : « Oui : nous avons clairement dix ans de retard ! Et je prône une profonde rupture. Première piste que je souhaite développer : la mise en place d’un conseil municipal citoyen, formé de Toulousains tirés au sort. 

Autant de citoyens qui deviendraient force de proposition, force de contrôle et aussi un observatoire indépendant des engagements de campagne du candidat élu

On peut imaginer qu’une fois par an cette assemblée soit capable de dire au maire : ‘Vous aviez dit cela, voilà où nous en sommes’. Il nous faut également engager à tout prix les citoyens dans les différents jurys de concours de la ville ». 

A.T. : Vous êtes aujourd’hui concrètement en pré-campagne. Votre livre de 200 propositions est dans les bacs, vous rencontrez les Toulousains. Que vous disent-ils, quels sont les thèmes sur lesquels vous êtes interpellés ?

R.C. : « Les Toulousains veulent débattre du fond. Et rapidement. En résumé : est-ce que je vis mieux en 2020 qu’en 2014 à Toulouse ? La réponse est non. Que me propose-t-on comme alternative au plan d’une philosophie générale, puis sur les grands dossiers de notre quotidien ? Les gens veulent des propositions et en discuter.

Les Toulousains réclament aussi le droit de vivre dans une métropole qui gagne et dont ils seraient fiers.

Je vais plus loin : Toulouse veut redevenir fière d’avoir un grand maire. C’est-à-dire un maire dont les idées passent avant les chicayas, qui ne se contente pas d’ajustements, de promesses en l’air, de calculs politiques, mais construisant une politique radicalement différente qui transforme la ville. 

« Je ne reviendrai pas sur la 3e ligne de métro »

A.T. : En quoi seriez-vous un plus grand maire que Jean-Luc Moudenc ou ses prédécesseurs ?

R.C. : « Un exemple. Celui, prégnant, des transports : si les responsables politiques d’hier avait été plus responsables, le métro serait déjà à Labège, le tram serait déjà à la gare, le téléphérique serait déjà en place. Les municipalités successives n’ont eu de cesse de détricoter leurs travaux successifs. Stop !

On a trop longtemps géré cette ville comme un petit responsable qui ne se rend pas compte que l’on est dans une métropole européenne !

Si je devais être désigné puis élu, je ne reviendrai par exemple pas sur le projet de 3e de ligne de métro du maire sortant. Ce n’est pas mon projet, il mobilise beaucoup d’argent mais il faut être responsable. J’aurai même la volonté d’améliorer ce projet et vous m’entendrez sur cette question dès l’ouverture de l’enquête publique. 

Sur la question de la mobilité, très urgente car nous passons toujours autant de temps dans nos déplacements, je veux enfin réaliser une gouvernance à l’échelle régionale. C’est aussi le souhait de la présidente de région Carole Delga que je remercie pour son investissement sur le sujet. Ce big-bang institutionnel est obligatoire si l’on veut vraiment agir efficacement. 

Pour une métropole regardée à l’échelle mondiale

A.T. : Dans votre livre, vous portez également une très forte ambition en matière de développement durable. Expliquez nous…

R.C. : « Mon vœu est de bâtir une métropole pionnière résiliente et solidaire du 21e siècle, vous l’avez compris mais également, et c’est une ambition très nouvelle dans l’histoire de la ville, durable. Aujourd’hui, Jean-Luc Moudenc qui, manifestement, s’est bien inspiré de mon livre, parle verdure en ville tout en bétonnant Saint-Aubin et coupant des platanes en plusieurs lieux de la ville.

Je veux une vraie métropole verte. Elle devra être pionnière et être regardée à l’échelle nationale d’ici 6 ans, puis mondiale d’ici 12 ans.

Gérer la petite tranquillité ou changer la ville pour changer la vie, c’est le débat passionnant qui va être proposé aux Toulousains en 2020. Et ça va être génial ! ».

A.T. : C’est un débat qui tarde à émerger, votre famille politique ne parvenant toujours pas à définir une stratégie, commune ou pas, et un leader. Quand le PS désignera-t-il son candidat ?

R.C. : « En octobre 2018, tout le monde était d’accord pour accélérer le calendrier de la désignation. On devait aboutir fin janvier/début février. Mais le processus n’est toujours pas enclenché. Je le regrette. Il faut désigner rapidement notre candidat, parce que le sujet; c’est la transformation de cette ville et pour ça il faut parler aux Toulousains ». 

A.T. : Les Européennes vont provoquer un débat important sur la place, le rôle, le fonctionnement de l’Europe. La gauche n’est absolument pas d’accord sur ces questions. cela peut-il obérer, quasiment en même temps, un large rassemblement des forces de gauche pour les élections municipales ?

R.C. : « Je prône l’union pour les élections européennes comme pour les élections locales. Si on ne s’unit pas : le libéralisme et le conservatisme s’imposeront ». 


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