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Dans un livre, un médecin légiste de Jossigny retrace l'histoire du docteur Paul

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Le docteur Bernard Marc est à la tête du service de l'Unité Médico-Judiciaire, 
à Jossigny.

Le docteur Bernard Marc est à la tête du service de l’Unité Médico-Judiciaire, au Grand Hôpital de l’Est Francilien (GHEF), à Jossigny.

Un scalpel dans une main. Un stylo dans une autre. Le docteur Bernard Marc n’exerce pas seulement la profession de médecin légiste et responsable de l’Unité Médico-Judiciaire au Grand Hôpital de l’Est Francilien (GHEF), à Jossigny. Il est également écrivain. Il vient de sortir son dernier ouvrage « Mémoire d’un crime : le légiste raconte ». Il s’est intéressé au docteur Paul, l’un des plus grands médecins légistes du XXe siècle.

Son nom ne vous dit rien. Il y a quelques années, il ne disait pas grand-chose non plus à Bernard Marc. Pourtant, le docteur Paul était une star dans son milieu. L’autopsie de la Bande à Bonnot ? C’est lui. Les femmes tuées par Landru ? C’est encore lui. L’enquête sur le suicide de Philippe Daudet ? Là encore, il s’en est chargé. Sans l’ouvrage « Mémoire d’un crime : le légiste raconte », le temps aurait fait son œuvre. Plus personne ne se souviendrait du docteur Paul. Bernard Marc tente de le faire sortir de l’ombre.

Tout a commencé par un coup de fil

En 2009, une femme le contacte par téléphone alors qu’il se trouve à l’hôpital de Compiègne. Elle lui demande de venir la voir. « Elle m’a expliqué être la fille d’un médecin légiste et vouloir me montrer les archives de son papa. » Elle lui précise qu’il s’agit du docteur Paul et qu’elle est certaine que le docteur Bernard Marc pourra se servir de ces documents. « C’était un inconnu pour moi. Pourtant il a la plus grande expérience en médecine légale du XXe siècle… et de loin ! »

C’est un original, facétieux »

Il découvre alors l’histoire de son prédécesseur. « Il est issu d’une famille bourgeoise. Son père est magistrat. C’est un original, facétieux. Un champion cycliste. » En 1914, il décroche sa première grosse affaire, celle du meurtre du directeur du Figaro par son épouse, Henriette Caillaux. Quand la première guerre mondiale éclate, il crée les centres médico-légaux près des hôpitaux militaires. Il analyse les effets des différents gaz utilisés jusqu’à 1918. « Il était à la pointe de la technologie. »

La guerre s’achève et le docteur Paul est à nouveau appelé sur de grandes affaires qui marqueront le siècle notamment celle de Landru. Un homme qui brûlait des femmes dans sa cuisinière. « Pour prouver qu’il avait bien agi ainsi, le docteur Paul a effectué des tests. Il a brûlé des gigots de mouton dans la cuisinière. Puis, il a été entendu au procès. C’était un orateur né. » Sa légende se construit et les journaux s’intéressent à lui.

Le docteur Bernard Marc signe un nouvel ouvrage retraçant la carrière du Docteur Paul, un médecin légiste.

Le docteur Bernard Marc signe un nouvel ouvrage retraçant la carrière du Docteur Paul, un médecin légiste. (©DR)

Les plus grandes affaires judiciaires

Le docteur Paul est également appelé pour l’affaire de Guyot l’étrangleur, en 1926. Le riche propriétaire a tué sa jeune amoureuse sur la route entre Meaux et Paris. Le spécialiste doit déterminer si le tueur l’a assassinée dans la voiture en l’étranglant d’une main ou dans un champ. Il a autopsié le corps dans le cimetière de Fresnes-sur-Marne. Encore une fois, il a été entendu lors du procès. Finalement, Guyot a été condamné à la peine de mort.

Il n’y a pas que le docteur Paul qui voit son nom associé à de grandes affaires. Le docteur Bernard Marc a notamment été appelé pour se rendre dans l’imprimerie de Michel Catalano alors que les corps des frères Kouachi y gisaient encore.

« Mémoire d’un crime : le légiste raconte », par Bernard Marc, MA éditions.


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