
Pour l’Armada de Rouen (Seine-Maritime), les chambres d’hôtels et les logements mis en location sur Airbnb s’arrachent. À des tarifs parfois très élevés, entre le mercredi 6 et le dimanche 16 juin 2019. (©Raphaël Tual / 76actu)
De la folie pure se diront les Rouennais : entre le mercredi 6 et le dimanche 16 juin 2019, les prix des hôtels et des appartements explosent, atteignant jusqu’à 3 000 euros la nuit ! Malgré des prix parfois exorbitants, tous les modes de location trouvent preneur pour l’Armada de Rouen (Seine-Maritime). À la mi-février, au moins la moitié des chambres d’hôtel a été réservée. Les tableaux de réservations vont s’étoffer d’ici mai.
Lire aussi : Nouveau petit train, hôtels, modernisation… Les ambitions de l’Office de tourisme de Rouen
« De nombreux hôtels sont complets » sur les week-ends
Pas de doute, tous les logements vont faire le plein pour l’Armada. « À titre indicatif, Booking.com fait état d’un taux d’occupation de 83 % du 8 au 9 juin et 87 % du 15 au 16 juin », note l’office de tourisme. « De nombreux hôtels 2 et 3 étoiles sont complets sur le premier week-end » et les hôtels avec 3, 4 et 5 étoiles de la rive droite « sont majoritairement occupés à hauteur de 50 % et plus », assure Rouen Tourisme.
Pour cette édition, la dynamique « a démarré plus tôt », estime son président Laurent Bonnaterre. « Il y a davantage de réservations. » Cette tendance se confirme sur les autres types de logements, comme les gîtes : « Certains faisaient état de réservations dès janvier 2018. Nombreux sont complets sur les week-ends, mais aucun ne l’est sur les dix jours », selon les données collectées par l’office de tourisme.
Sur les plateformes, des tarifs ahurissants
Après les réservations des groupes, la « montée en puissance » du nombre de nuitées validées est attendue en mars, avec la venue sur le marché des particuliers, plus prompts à réserver au dernier moment. Lesquels se tournent plus volontiers vers les plateformes comme Abritel ou Airbnb. Sur cette dernière, le nombre de personnes qui consultent des annonces sur Rouen a bondi de 217 % pour le premier week-end de l’Armada.
Augmentation impressionnante des tarifs également. Sur les plateformes, une chambre privée pour deux personnes peut se louer 100 euros la nuit. Un studio près de l’hôtel de ville, loué 41 euros un week-end de juillet, se monnaye à 173 euros la nuitée entre le 6 et le 16 juin. Certains ont flairé le filon, en mettant par exemple en location un studio étudiant, avec clic-clac, dans l’hypercentre pour 230 euros la nuit. Ce logement au confort minimaliste ne se loue que durant l’Armada.
Un tarif qui atteint ou dépasse les prix des hôtels. Voire les dépasse largement : plusieurs appartements refaits à neuf sont proposés entre 1 500 euros – pour deux – et 3 000 euros – pour cinq – par nuit ! Sur Airbnb, un logement peut se louer jusqu’à cinq fois plus cher qu’hors Armada ! Des prix ahurissants – malgré l’abonnement Netflix inclus – qui pourraient se dégonfler à l’approche des festivités.
Lire aussi : Recrutements, privatisations… Sur les quais de Seine, l’Armada de Rouen se prépare déjà
Pour les hôteliers, cette concurrence n’est pas un problème sur cet « événement exceptionnel », explique Philippe Coudy, président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) de Seine-Maritime : « Nous y faisons attention, mais là il y a une complémentarité. » Pour un hôtelier contacté, « il y a de la place pour tous ».

Sur Airbnb, les logements s’arrachent souvent à prix d’or pour l’Armada. (©Capture d’écran)
« Les hôteliers vont bien gagner leur vie »
« Tout le monde fait globalement la même chose. Les prix sont calculés par rapport à la concurrence selon le créneau, l’emplacement et ils sont plus élevés », détaille Thomas Grenet, assistant de direction du groupe Guéret, propriétaire de trois hôtels à Rouen. La plupart des professionnels du secteur font de même, pour l’Armada. « C’est l’offre et la demande, les prix ne sont pas régulés », explique-t-on à l’office de tourisme. « Ce n’est pas un usage rouennais pour l’Armada, c’est l’usage mondial dans l’hôtellerie », finit Philippe Coudy de l’Umih.
Les tarifs des nuitées d’hôtels sont déjà à la hausse, comme pour le week-end de la Grande parade, samedi 15 et dimanche 16 juin, le plus prisé. Philippe Coudy évoque des tarifs « globalement deux fois plus élevés que le prix de base ». Une chambre habituellement à 80 euros sera environ tarifée à 170 euros, peut-on dégoter sur les sites des hôtels. Laurent Bonnaterre, de Rouen tourisme, le confirme, « les hôteliers vont bien gagner leur vie et tant mieux. »
En moyenne, ils ont « un taux de remplissage similaire à 2013 », date de la précédente Armada, relève Christian Pomarède, directeur du Mercure Cathédrale. « Nous sommes complets à 80 % environ », explique-t-il. Cette comparaison entre 2013 et 2019, Laurent Bonnaterre « compte beaucoup » dessus : « Ceux qui ne sont pas venus depuis 2013 vont voir la différence avec l’effet de mise à niveau de la Métropole grâce aux travaux. »
Lire aussi : Gilets jaunes à Rouen : la barre du million d’euros de dégâts franchie, du retard sur les travaux