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Cap Fréhel : un site naturel qui se découvre au pas de charge

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Sur le site naturel du Cap Fréhel, seul le belvédère d'observation des oiseaux invite les visiteurs à se poser.

Sur le site naturel du Cap Fréhel, seul le belvédère d’observation des oiseaux invite les visiteurs à se poser. (©Le Petit Bleu des Côtes d’Armor)

Le Cap Fréhel, et sa lande qui change de couleurs au fil des saisons, est l’un des plus beaux sites de la Côte d’Emeraude. Il reçoit environ un million de visiteurs par an, mais bien des touristes n’en font qu’une découverte au pas de charge, surtout en haute saison.

Tout le monde n’a pas le temps, ni les capacités physiques, d’en faire un départ ou un but de randonnée. C’est pourtant ainsi qu’il s’apprécie le mieux…

10 minutes sur place ?

Il y a une quinzaine d’années, des études avaient évalué la durée moyenne, sur place, de 10 à 15 minutes. Cela paraît peu.

La maire de Plévenon Claudine Belliard n’y accorde aucun crédit :

Je me suis toujours demandé comment ces études avaient été faites. Il y a bien des gens de Plévenon qui vont tous les jours au Cap, juste pour voir la mer… mais on ne peut pas les classer parmi les touristes ! Nous voyons bien les allées et venues sur le parking : dire que les visiteurs ne restent que dix minutes, c’est archi-faux. »

Un belvédère devant la réserve ornithologique

En tout état de cause, les choses ont pu évoluer en quinze ans. Un belvédère d’observation des oiseaux a été aménagé à la place de l’ancien restaurant de la Fauconnière, invitant à se poser.

Il y a là huit espèces nicheuses d’oiseaux marins à regarder en toute sécurité… Le phare, quant à lui, est ouvert d’avril à la Toussaint.

Le belvédère permet d'observer en toute sécurité les oiseaux nicheurs du Cap Fréhel.

Le belvédère permet d’observer en toute sécurité les oiseaux nicheurs du Cap Fréhel. (©Le Petit Bleu des Côtes d’Armor)

Pas de quoi manger sur place

Mais que manque-t-il pour faire rester un peu plus les touristes ? Nous en avons interrogé quelques-uns au début des vacances, mercredi 13 février. Il est 11h30 et Thierry et Christelle, venus du Maine-et-Loire, rebroussent chemin.

« Mais on va revenir cet après-midi », expliquent-ils. Ils s’attendaient à trouver à manger sur place.

Même quelque chose de simple ferait l’affaire, un endroit pour manger des produits d’ici ou boire quelque chose. Mais on comprend aussi qu’il faut préserver le paysage, il faudrait que ça reste près du phare. »

« Quoi faire sans dénaturer le site ? »

Patrick, un Briochin d’origine aujourd’hui Rennais, se souvient du temps « où on passait en voiture entre les deux phares ». Un temps bien révolu, qu’il ne regrette évidemment pas.

Quoi faire sans dénaturer le site ? Ce n’est pas facile. Mais je suis allé récemment à la pointe du Raz et on y trouve, à quelque distance, un musée, de quoi manger ou acheter des souvenirs. J’ai trouvé ça bien fait, la zone en question est cachée par rapport au site. Ici, il faudrait déjà indiquer aux gens qu’ils peuvent aller au Fort-la-Latte à pied en 40 minutes, sinon ils prennent leur voiture. »

Croisée au belvédère, cette famille venue de Laval est en escapade pour une journée seulement. Elle a repéré une boucle de randonnée à faire, l’après-midi, au départ de Château serein, à Plévenon.

« Il faut apprécier l’endroit pour lui-même »

Pour ces Mayennais, « est-ce qu’il faut absolument que les gens restent plus longtemps sur le site du Cap Fréhel ? Finalement, ça lui laisse son caractère sauvage. Il faut apprécier l’endroit pour lui-même ». Tout juste faudrait-il, selon eux, « plus d’explications » et en tout cas « plus de pédagogie que de consommation ».

Lire aussi : Au Cap Fréhel, des bénévoles à la rescousse d’un papillon en voie d’extinction

« Une crêperie ne me ferait pas rester »

Pas très loin, Marie et Serge, de Coutances, flânent eux aussi sur le belvédère de la Fauconnière, auquel ils sont arrivés « par hasard », après avoir longé les falaises. Le couple trouve que les chemins sont bien aménagés.

« Une crêperie ne me ferait pas rester plus longtemps… au contraire, indique Serge. On vient vraiment pour le site naturel. » Marie ne serait pas choquée par la présence de toilettes payantes « du moment que c’est propre »… et des poubelles discrètes, car elle ne supporte pas les déchets laissés par des visiteurs négligents.

Mais, constate-t-elle avec bonheur, « en cette saison, les gens prennent leur temps, et le soleil donne envie de rester ». Une météo exceptionnelle. D’habitude, il faut aimer le vent et l’air frais pour rester sur les chemins du Cap !


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