Le Gaumont sis Place Wilson fête son centenaire. (©DR)
Le cinématographe fait son apparition et s’installe dans les théâtres, imposant ainsi le 7ème art, moins coûteux, plus rentable. Nous voici donc juste après la Première Guerre, dite La Grande. Bien avant cette tourmente aussi mondiale que meurtrière, existe Place Wilson un music-hall, le Petit Casino.
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« Plus beau cinéma du Midi »
C’est là que, tous les soirs et les dimanches en matinée, les étudiants et les sous-officiers permissionnaires se donnent rendez-vous pour applaudir des spectacles qui leur sont plus particulièrement destinés. Puis le Petit Casino va laisser place au Théâtre Lafayette qui, de théâtre va devenir cinéma et, à son tour, entrer dans l’univers Gaumont après l’achat du site par la Société éponyme en 1919.
Il faudra plus d’un an de travaux, sous la conduite de l’architecte Thuriès, pour faire naître à Toulouse une somptueuse salle de cinéma de 1638 places. Son slogan est :
Le Gaumont-Palace toulousain passe les programmes du Gaumont-Palace de Paris.
Joyeux anniversaire 🎂 au cinéma #Gaumont #Toulouse #Wilson qui fête ses 100 ans. 🙌🏻🥳🎈 pic.twitter.com/aAhrqbnhTr
— Toulouse🎶 (@Toulouse) February 28, 2019
Ses bars, son fumoir…
Il se qualifie de « plus beau cinéma du Midi » ! Léon Gaumont (1863-1946) est un grand promoteur de l’industrie cinématographique. En 1902 il est à l’origine du cinéma parlant et en 1912, du cinéma en couleurs. Nous voici donc le 16 décembre 1920, ce cinéma, qui se veut le plus luxueux de la Province française, ouvre ses portes avec son parterre, ses deux balcons, son escalier monumental, ses bars d’excellente tenue nous dit-on, son fumoir, ses fauteuils en quinconce assurant une parfaite visibilité, ses éclairages indirects diffusés depuis de magnifiques niches collées au plafond, son personnel stylé.
Une ventilation fraîche l’été et chaude l’hiver
En termes de sécurité, une salle que l’on peut évacuer en cas de panne ou autre en quatre minutes. Ajoutons que l’aération se fait par ventilation fraîche l’été et chaude l’hiver, sans oublier l’évacuation constante de l’air vicié et son remplacement par de l’air purifié et parfumé. Ce cinéma possède aussi, à demeure, un orchestre de quelque trente musiciens qui prélude aux spectacles et accompagne les attractions à l’entracte.
Côté technique, si la salle d’origine projette sur un écran de 6 mètres de large, dès 1951, ledit écran passe à 9 mètres puis en 1964 à 12 mètres. En 1974, il est temps de faire prendre au Gaumont Palace un virage radical, celui des multiplexes. Le Palace est rebaptisé Gaumont Wilson, plus simplement, et se divise en 3 salles.
L’année de la grande rénovation
En 1978, deux salles supplémentaires vont s’ajouter à ce complexe. A la suite de différents travaux, le Gaumont Wilson compte 7 salles. En 1988 est ouvert une salle Gaumontrama. C’est le début des salles « premium » de ce circuit. L’écran atteint les 120 m2 et 24 enceintes diffusent un son dolby. En 2003, 5 salles supplémentaires voient le jour. 2015 est l’année de la grande rénovation et de l’ajout de 2 salles de plus.
Nec plus ultra
2018, ouverture d’une salle de 319 fauteuils inclinables face à un écran de plus de 20 mètres de large, une technologie Dolby Cinéma pour l’image et Dolby Atmos pour le son. Le nec plus ultra ! Bilan, ce jour : 15 salles pour une capacité d’accueil de 3101 fauteuils et une diversification profonde de la programmation avec l’émergence depuis une dizaine d’années de retransmissions, souvent en direct, de spectacles prestigieux en provenance du Metropolitan Opera de New York, du Bolchoï moscovite et de la Comédie française.
Robert Pénavayre
NB : De nombreuses informations historiques proviennent du Bulletin municipal de la Ville de Toulouse publié en septembre 1934.