
Les Trotteurs Aiglons, marathoniens dans l’âme, plus tournés vers le trail maintenant, se disent intéressés par les Jeux Olympiques.
Comme trois à quatre fois par semaine, Eric Travert et sa bande arpente les rues de la ville en quête d’une foulée toujours plus légère. Jeudi soir, c’était fractionné sur la piste, en préparation du marathon de Deauville.
En bons accrocs à cette discipline, ils n’ont pu échapper à la nouvelle qui a fait trembler le monde du marathon ces dernières semaines : l’épreuve olympique sera ouverte aux amateurs. « L’idée plaît, elle est bonne, il faut l’essayer. On en a déjà parlé entre nous », embrayait Eric Travers, le président des Trotteurs Aiglons, ce groupe de rassemblement sauvage devenu association.
Le trail : nouveau terrain de jeu
Lui-même se dit intéressé pour courir l’épreuve. « J’ai fait cinq fois le marathon de Paris, j’ai arrêté il y a un petit moment, ce serait peut-être l’occasion d’y retourner, mais cette fois sous la bannière olympique. »
Une autre membre du groupe, Emmanuelle Courtemanche, ne cache pas non plus son enthousiasme. « On est plusieurs à s’être motivés, maintenant il faut voir le mode d’inscription, c’est encore très flou. » Pour limiter le nombre de participants, le CIO devra peut-être procéder à un tirage au sort parmi les inscrits. « Les JO, c’est qu’une fois dans une vie, la demande va être phénoménale », continue la marathonienne.
Si les marathons continuent de faire recette, les traumatismes du bitume en ont refroidi plus d’un au cours des dernières années. « Maintenant, tout le monde fait du trail. On est en forêt, on ne court pas après un temps. On passe nos journées au boulot à ça, à courir après le temps, ce n’est pas pour le faire dans un loisir. Et le trail est beaucoup moins esquintant, je mets trois jours à récupérer un marathon, alors qu’après une sortie de trail même 70 km, je peux courir le lendemain. On culpabilise beaucoup moins aussi de s’arrêter pour marcher, alors qu’en marathon le temps file. L’esprit est totalement différent. Et je pense qu’on est beaucoup de cet avis car le trail est en train de prendre une sacrée ampleur », avouait Eric Travert. « Le marathon, c’est aussi une forme d’accomplissement pour un coureur. Donc, une fois qu’on a fait ça ? Les Jeux sont le moyen parfait pour un nouveau défi. »
Le CIO compte peut-être « relancer » le marathon en innovant avec cette participation amateure à la compétition. L’enjeu financier est tout de même à prendre en compte.
Les JO réservés à l’élite ?
Si cette nouvelle a été bien accueillie par l’ensemble des coureurs, il réside une pointe de nostalgie de la part d’autres sportifs proclamant que les JO sont réservés aux athlètes de haut niveau. « Pour moi la valeur principale de l’olympisme, c’est le partage. Donc, ça ne me dérange pas. De plus, cela nécessite une certaine préparation un marathon, on ne peut pas en faire un comme ça », indiquait le président. Reste à savoir, comment cette épreuve sera organisée. « Il va y avoir un monde fou. Vont-ils l’étaler sur la journée ? Honnêtement, je ne sais pas du tout comment ils vont organiser cette course », concluait-il.
De son côté, Emmanuelle Courtemanche a déjà participé aux JO à sa manière. « Pour promouvoir la candidature de Paris, il y avait un événement 100 % féminin qui consistait à faire des tours de vélo sur les Champs juste avant l’arrivée du Tour de France. Faire les Jeux serait une occasion de boucler la boucle. » Cette idée d’inclure les amateurs au marathon olympique semble ravir les « futurs » participants ? Mais comment ?