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REPORTAGE. Dans les transports en commun, les policiers « les plus physionomistes » de Rouen veillent

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Tous les jours, les policiers de l'Unité de sécurisation des transports en commun de Rouen (Seine-Maritime) sillonnent le Réseau astuce.

Tous les jours, les policiers de l’Unité de sécurisation des transports en commun de Rouen (Seine-Maritime) sillonnent le Réseau astuce. (©SL / 76actu)

L’opération de contrôle menée vendredi 16 novembre 2018 à la descente des Teor, « c’est de la routine » pour les policiers de l’Unité de sécurisation des transports en commun (USTC) de Rouen (Seine-Maritime). Tous les jours, ils quadrillent le Réseau astuce. D’où l’araignée cousue sur leur écusson, symbole de « la toile tissée » sur la métropole rouennaise. Surveillance, appui aux contrôles et petits bouts de shit : plongée dans leur quotidien.

LIRE AUSSI : REPORTAGE. Les hommes de la brigade fluviale de Rouen assurent la sécurité sur la Seine

« Tout part toujours d’un comportement suspect »

« Il y a des signes qui ne trompent pas », explique le capitaine Pereira à la station Cathédrale. Face à lui, un homme est adossé à l’arrêt de bus, fouillé par deux policiers. Un troisième tient deux blocs de résine de cannabis dans sa main. « Nous l’avons vu remonter le bus à notre vue et quand il est descendu, nous avons vu que ses mains étaient très gonflées. » Typique du consommateur de drogues dures, nous explique-t-on. Et pas de ticket. 

Un homme d'une quarantaine d'années est contrôlé par les policiers. Il n'avait pas de ticket et une trentaine de grammes de cannabis. Les policiers procèdent à une palpation. "Souvent, on nous donne qu'un tout petit bout, et on en découvre plus lors de la fouille complète au commissariat", détaille un Olivier.

Un homme d’une quarantaine d’années est contrôlé par les policiers. Il n’avait pas de ticket et une trentaine de grammes de cannabis. Les policiers procèdent à une palpation. « Souvent, on nous donne qu’une partie, et on en découvre plus lors de la fouille complète au commissariat », dit un policier. Ou alors, un bout de shit peut conduire à une opération plus concluante, comme la saisie de 40 kilos de résine, se souvient un policier surnommé « crotte de nez » par ses collègues. (©SL / 76actu)

La garde à vue « n’est pas systématique, cela peut être une audition », assure Guillaume Pereira. Tout dépend du passé de la personne : « Si c’est un mineur qu’on ne connaît pas, un peu de morale et ça passe. » 

Quand ces policiers qui évoluent ce vendredi à dix, officiers inclus, saisissent de la drogue ou des armes, celui qui les possède va à l’hôtel de police. Avec le transfert entre les points de contrôle, c’est le seul usage du fourgon.

D'arrêts en arrêts, les policiers de l'USTC veillent sur les transports en commun de l'agglomération rouennaise.

D’arrêts en arrêts, les policiers de l’USTC veillent sur les transports en commun de l’agglomération rouennaise. (©SL / 76actu)

« Les policiers les plus physionomistes de la métropole »

« Nous faisons beaucoup du piéton », assure David Ceytaire, chef de l’USTC. Les policiers attendent, aux côtés des agents vérificateurs du Réseau astuce, les arrivées de Teor : 

Eux font la validité, nous c’est quand il y a un souci d’identité. On fait aussi des contrôles inopinés. Ensuite, on patrouille dans le métro et autour. Ce sont des opérations classiques.

Cette présence quotidienne leur donne un avantage de poids : « Ce sont les policiers les plus physionomistes de la métropole », explique le major Jean-Luc Dembowiak de la brigade anti-criminalité qui nous accompagne. « Nous sommes une unité qui voit beaucoup de monde, donc les services enquêteurs nous contactent », détaille David Ceytaire. Ils identifient très rapidement des « individus en délit » ou des gens recherchés. 

À chaque arrivée de Teor, les policiers de l'USTC scrutent les visages et les comportements suspects. "Ceux qui se faufilent ou remontent les bus, on les voit tout de suite", s'amusent-ils.

À chaque arrivée de Teor, les policiers de l’USTC scrutent les visages et les comportements suspects. « Ceux qui se faufilent ou remontent les bus, on les voit tout de suite », s’amusent-ils. « Pas de contrôle au faciès, mais à l’attitude. » Comme l’explique le commissaire Nicolas Benderitter, « tout part toujours d’un comportement suspect. »(©SL / 76actu)

« Notre présence rassure les gens, leur fait oublier l’insécurité »

Pour ne pas rater un citoyen visé par une « fiche de recherches », les policiers démarrent leur journée dans la salle qui leur est dédiée. « Prise de service le matin, on voit s’il y a eu un incident dans les transports depuis la veille », explique Viking. C’est son surnom, pour ne pas donner son identité sur le terrain. Ils en ont tous un. Quand il y a eu un incident, comme ça a été récemment le cas sur les Hauts de Rouen, ils savent qu’ils vont y aller : 

On regarde où c’est chaud. Notre présence rassure les gens, leur fait oublier le sentiment d’insécurité. 

Ponctuellement, ils tombent l’uniforme quand des cas particuliers leur sont signalés. David Ceytaire se souvient « d’un frotteur sur la T1 », interpellé après une filature mise en place sur la ligne. « On avait sa description, on a pu l’interpeller juste après l’avoir vu faire », se félicite l’officier. L’homme de 41 ans a été condamné en mars 2018.

« On se prépare toujours au pire »

À dix, ces policiers ne sont pas assez nombreux pour une présence permanente partout. Mais ils ont leurs petites habitudes. L’étape obligatoire, c’est Saint-Sever, centre commercial où « beaucoup de gens gravitent » et « les infractions sont nombreuses », expliquent les policiers. Ils y sont allés, vendredi 16 novembre, après avoir mené leurs opérations aux arrêts Saint-Marc et Cathédrale. 

Et cette fois-ci, les policiers vont être surpris de leur trouvaille. Un agent de la brigade des stupéfiants a signalé « la pose de caméras par un individu suspect », relate David Ceytaire. L’homme suspect, la vingtaine, en a posé trois. Elles donnent sur la voie publique, près du centre commercial. « On se prépare toujours au pire », nous explique une policière. Durant plus de deux heures, le groupe va attendre l’arrivée du patron de l’homme. Qui se justifie : 

Regardez, j’ai un contrat avec la Métropole. Regardez, j’ai le droit de poser des caméras, il y a un vide juridique.

Certains qu’il n’y a pas de « vide juridique », les policiers ont emmené le duo à l’hôtel de police, après avoir retiré les caméras, photographiées par l’identité judiciaire. « On voit de tout », disait Anthony en souriant. Policier depuis 20 ans sur des équipages police-secours, il a intégré l’équipe il y a un an, à sa demande, « car c’est vivant ». 

Ils en voient aussi de toutes les couleurs : samedi 17 novembre, ils étaient sur l’encadrement des blocages des Gilets jaunes. Lundi 19, ils ont participé à la protection du ministre Julien Denormandie à Saint-Étienne-du-Rouvray. Mais ensuite, retour aux transports, « le cœur du métier ».

Les caméras posées par un homme ont attiré la suspicion des policiers. En réalité, il filmait le trafic pour vendre les données à la Métropole.

Les caméras posées par un homme ont attiré la suspicion des policiers. En réalité, il filmait le trafic pour vendre les données à la Métropole. (©SL / 76actu)


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