Quantcast
Channel: actu.fr - Toute l'information nationale, régionale et locale.
Viewing all articles
Browse latest Browse all 20494

La Métropole de Rouen va interdire la ville aux véhicules les plus polluants

$
0
0
Des zones à faibles émissions seront mise en place en 2021 à Rouen (Seine-Maritime) dans le cadre d'une action de l'État engagée début octobre 2018. Elles concerneront d'abord les véhicules de livraison avant de s'étendre progressivement à ceux des particuliers.

Des zones à faibles émissions seront mise en place en 2021 à Rouen (Seine-Maritime) dans le cadre d’une action de l’État engagée début octobre 2018. Elles concerneront d’abord les véhicules de livraison avant de s’étendre progressivement à ceux des particuliers. (©JB / 76actu / Illustration)

La Métropole Rouen Normandie souhaite restreindre l’accès à Rouen (Seine-Maritime) pour les véhicules les plus polluants. Pour cela, elle mettra en place des zones à faibles émissions (ZFE) à partir de 2021. La mesure sera progressive. Elle concernera d’abord certains véhicules de livraison, puis pourrait s’étendre aux particuliers à l’horizon 2025.

LIRE AUSSI : Rouen et Le Havre deviennent deux « territoires d’innovation de grande ambition »

« Pas d’urgence »

La collectivité s’est engagée de manière volontaire, début octobre 2018, à mettre en place ce dispositif dans le cadre d’un plan initié par l’État impliquant quatorze autres territoires. « Contrairement à d’autres participants, notre niveau de qualité de l’air n’est pas extrêmement dégradé, souligne le président de la Métropole, Frédéric Sanchez. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de problème ou de progrès à faire, mais il y a moins d’urgence. »

La Métropole ne part pas de rien. Elle a déjà réfléchi aux problématiques de mobilité et de qualité de l’air dans le cadre du projet Villes respirables dès 2015. Des réflexions reprises au sein du projet Rouen Normandie mobilité intelligente, lui-même sélectionné dans le cadre d’une autre action de l’État nommée Territoires d’innovation de grande ambition (Tiga).

LIRE AUSSI : L’agglo de Rouen, polluée, s’engage dans le projet « villes respirables en cinq ans »

Sur le modèle des vignettes Crit’air

La ZFE rouennaise devrait fonctionner sur le modèle des vignettes Crit’air et se limiterait à « l’intra-boulevard rouennais », la zone la plus densément peuplée de l’agglo. Ce qui veut dire que les véhicules polluants pourraient continuer à circuler sur les boulevards du territoire situés hors de la ville. Des études sont en cours pour estimer de façon précise le nombre de véhicules concernés. Le travail de concertation, mené avec la Ville de Rouen, devrait durer jusqu’à fin 2019.

Il s’agira dans un premier temps d’une petite, voire infime partie du parc automobile : les véhicules de livraison les plus vieux et les plus polluants.  Frédéric Sanchez souhaite prendre le temps :

Il n’est pas question de nuire à la vie économique de l’agglomération ou de ne pas prévenir à temps les entreprises présentant des difficultés.

LIRE AUSSI : Crit’Air. Les Normands concernés par la « vignette » anti-pollution obligatoire à Paris

Les particuliers subissent leur budget

Pour mettre en place la mesure de façon efficace et « inciter au changement », le président estime nécessaire d’instaurer un contrôle automatisé par vidéosurveillance comme en Italie. Or, la législation française ne permet pas cela aujourd’hui. La collectivité compte sur le gouvernement pour changer la donne dans les années à venir.

L’autre vrai défi sera à terme d’instaurer une zone pour les particuliers dans une agglomération où il existe un vrai déséquilibre avec de très nombreux habitants en zone périurbaine, comme le souligne le chef de file des écologistes à la Métropole, aussi vice-président à l’environnement, Cyrille Moreau :

Cela remonte à l’époque de Lecanuet, qui souhaitait conserver la sociologie bourgeoise de la ville. Les gens ont du aller vers le périurbain pour construire leur logement. Résultat : 110 000 habitants sont installés à Rouen pour 490 000 dans l’agglo, c’est l’un des pire ratio. D’habitude, on est plus autour de 50%. Ces personnes possèdent deux ou trois voitures par ménage et subissent ce budget.

Pas assez d’alternatives

Ce coût de la vie, les Gilets jaunes en parlent à l’envi. « Le coût d’un ticket de bus ou le covoiturage seront toujours moins chers que d’utiliser sa voiture en solo », souligne le président, mais encore faut-il offrir des solutions adaptées : 

On considère qu’on a pas assez d’alternatives à offrir aux particuliers pour l’instant. Nous devons d’abord développer les infrastructures nécessaires.

La construction de nouveaux parkings relais à Isneauville, au niveau du Zenith ou de la route de Darnétal, la mise en place de la voie T4, ou encore le développement du covoiturage et des voies cyclables sont quelques exemples des réalisations prévues.

Des réflexions sont aussi menées sur d’éventuels avantages à donner à ceux qui auraient des « comportements vertueux ». « Elles sont liées par exemple au prix des péages autoroutiers ou  à la réservation de voies d’autoroutes. » Mais de ce côté, rien n’est encore acté.

LIRE AUSSI : Une station installée à Rouen pour mesurer la pollution du trafic automobile


Viewing all articles
Browse latest Browse all 20494

Trending Articles