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Des pèlerins du Lot, sur les pas de Padre Pio, en Italie

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Les Lotois autour de Mgr Camiade au pied du Vésuve.

Les Lotois autour de Mgr Camiade au pied du Vésuve. (©A. Décup)

Du 14 au 20 octobre, des pèlerins du diocèse de Cahors se sont rendus dans les Pouilles pour célébrer le cinquantenaire de la disparition du célèbre capucin italien.
François d’Assise est une figure universelle. Il a bouleversé l’histoire de l’Église, sa pensée et son art. Depuis sa mort en 1226, les chrétiens ont été marqués par sa bonté pour toute la création.
Mystérieusement, huit siècles plus tard, en 1910, un prêtre, dans une région pauvre de l’Italie du Sud va prendre sa suite, commençant là où le Pauvre d’Assise a achevé sa vie comme diacre stigmatisé. Padre Pio reçoit lui aussi les stigmates du Christ, « ce glaive de feu qui transperce mon âme » décrit-il.

Le saint le plus populaire d’Italie

Francesco Forgione, de son vrai nom, voit le jour en 1887 à Pietrelcina en Campanie (Italie). En 1903, il entre dans l’Ordre des Capucins et choisit de prendre le nom de Pio, en hommage au pape Pie V. À 23 ans, il est ordonné prêtre. Le 7 septembre 1910, assis sur un tronc d’arbre de sa terre natale, il est en train de prier quand soudain se manifestent des « symptômes invisibles » qu’il ne signalera qu’un an plus tard, parlant « de signes rouges et de douleurs vives aux mains et aux pieds, au thorax et à l’épaule ».
« La sainteté de Padre Pio était dérangeante. Des calomnies de toutes parts étaient portées à son encontre »
Le 20 septembre 1918, il reçoit ces mêmes souffrances mais dans l’extase : « Tout à coup, une lumière frappa mon regard et au milieu de cette immense clarté m’apparut le Christ avec ses plaies. Il ne dit rien et disparut. Quand je revins à moi, je me trouvai à terre, blessé, les pieds et le côté si endoloris que je n’avais plus la force de me relever » relate-t-il à son confesseur.
Malgré ses efforts pour cacher ce qu’il vient de vivre, il doit se résigner de devenir pour l’Église locale d’abord et celle du monde entier, le « prêtre stigmatisé de l’Italie ».
En 1958, une chapelle dédiée à saint François d’Assise est construite près du tronc d’arbre, sur le lieu de sa première stigmatisation.
Des milliers de fidèles viendront sur ces lieux en pèlerinage. Ils entreverront à chaque messe que Padre Pio célébrera, « ses signes de blessures » aux mains qui vont être pour lui cause d’indicibles souffrances, de sources d’angoisse et de confusion, puis de motif de persécutions de la part de la hiérarchie ecclésiale. Sans parler des railleries des sceptiques, de la méfiance des scientifiques et de l’indiscrétion des médias : « La sainteté de Padre Pio était dérangeante. Des calomnies de toutes parts étaient portées à son encontre » a souligné l’évêque de Cahors.
Jusqu’à sa mort, en 1968, il va vivre au couvent des Capucins de San Giovanni Rotondo, près de Naples. Canonisé par le pape Jean Paul II le 16 juin 2002, il repose dans la crypte du sanctuaire Sainte Marie des Grâces. Depuis 2013, le saint est exposé à la vénération publique.

Blessures de la Passion du Christ

Seuls les stigmates de François d’Assise et de Catherine de Sienne sont officiellement reconnus par l’Église.
Plusieurs saints depuis François d’Assise, ont porté dans leur corps les blessures de la Passion du Christ. Padre Pio s’en distingue par le fait que sa stigmatisation s’inscrit chronologiquement dans le cadre même de son sacerdoce. Ses stigmates dans leur âpre sobriété, focalisent l’attention sur le seul mystère de la Croix.
Les stigmates s’inscrivent dans un contexte liturgique précis : chaque vendredi, la semaine Sainte ou lors de certaines fêtes. Ils peuvent rester visibles pendant des heures ou des mois, ou toute une vie comme Padre Pio qui se sentait torturé continuellement. Pendant 50 ans, le saint capucin a porté en permanence les plaies qu’ont causées à Jésus sa crucifixion. Il avait des plaies permanentes qui ne sont jamais ni fermées, ni aggravées, ni cicatrisées, laissant le corps médical dans l’interrogation et l’impuissance.

Il avait l’art de discerner et secouer les consciences

Parmi les stigmatisés dans le monde, notons de grandes figures comme : La bienheureuse allemande Catherine Emmerick (1774-1824), la polonaise sainte Faustine Kowalska (1905-1938), l’italienne sainte Germaine Galgani (1878-1903), saint Padre Pio (1887-1968). D’autres sont en attente de béatification : la française Marthe Robin (1902-1981), l’allemande Thérèse Neumann (1898-1962), la suissesse Adrienne Von Speyr (1902-1967).
Un homme de prières
Padre Pio a reçu le don qui lui donnait l’art de discerner et secouer les consciences de ceux qui l’approchaient. Les milliers de lettres écrites de sa main servaient de guides aux personnes qu’il suivait, les milliers de conseils dispensés au détour d’une rencontre, d’une messe, d’une confidence étaient sources de sagesse concrète, faisant le lien entre le ciel et la terre.
Mais surtout le capucin était avide de prières, dans sa cellule comme à l’autel, de jour comme de nuit exhortant les fidèles à faire de même.
Saint Pio de Pietralcina a placé la mission du Christ au sommet de son apostolat comme sa force, sa sagesse, « sans phénomènes extraordinaires, ne recherchant que les fruits de l’Esprit que l’apôtre Paul nommait amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, fidélité, douceur, maîtrise de soi, a précisé Mgr Laurent Camiade lors d’une homélie. Dans le seul but de faire du bien aux autres comme l’hôpital qu’il a créé pour soulager la souffrance humaine ».
Ainsi les trésors de grâce que Dieu lui a accordés, il les distribuait sans répit par son ministère, servant les hommes et les femmes qui venaient vers lui.

Une figure chrétienne rayonnante

François d’Assise et Padre Pio témoignent de la pauvreté évangélique nous arrachant au moi égoïste et orgueilleux. Tous les deux en des circonstances fort différentes, illuminent leur temps. Padre Pio fait surgir de la terre désertique des Pouilles, un important hôpital d’Italie, centre de soins et de vie spirituelle pour soulager corps et âmes.
Depuis qu’il était archevêque de Buenos-Aires, des liens discrets se sont tissés entre Jorge Bergoglio et Padre Pio. Quand le cardinal argentin est devenu pape, il a fait de ce saint un symbole du jubilé de la Miséricorde. « Padre Pio, nous voici maintenant plus proches, je te bénis mais toi, protège-moi » insiste le pape François, en avril 2014, en bénissant une statue de Padre Pio.
Il faut dire que les deux hommes ont en commun une certaine fougue dans leur dénonciation du rejet des plus faibles. Le pape fait sienne la préoccupation de Padre Pio, la transposant toujours dans l’actualité. Voilà pourquoi François a tenu à commémorer les 50 ans de sa mort par une journée de recueillement, en se rendant le 17 mars 2018 à San Giovanni Rotondo, sur la dépouille du saint.
ANDRÉ DÉCUP

Prochain pèlerinage diocésain international : en terre sainte du 13 au 19 octobre 2019 sous la présidence de Mgr Laurent Camiade.


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