Quantcast
Channel: actu.fr - Toute l'information nationale, régionale et locale.
Viewing all articles
Browse latest Browse all 20494

Chasse. La régulation des animaux sauvages en Loire-Atlantique est-elle une nécessité ?

$
0
0
Les dégâts causés par les sangliers dans les cultures ou les propriétés sont souvent le point de départ de battues (crédit photo : Cyrille Danet).

Les dégâts causés par les sangliers dans les cultures ou les propriétés sont souvent le point de départ de battues de régulation (crédit photo : Cyrille Danet).

En Loire-Atlantique, la chasse dite « de régulation » est-elle une réelle nécessité ou un simple prétexte pour les chasseurs ? Le moins que l’on puisse dire, c’est que la question met mal à l’aise les personnes interrogées, choisies pour leur neutralité supposée et/ou leurs connaissances scientifiques en la matière.

Des espèces répertoriées comme envahissantes

« On est parfois amené à réfléchir sur la façon d’intervenir par rapport à des espèces que l’on a catégorisées comme envahissantes », répond ainsi prudemment Gwenola Kervingant, la présidente de Bretagne vivante, association généraliste de protection de l’environnement.

C’est le cas notamment du ragondin, dont on a beaucoup de mal à réguler les populations : on est parfois obligé de demander l’intervention de piégeurs, car ils dégradent des mares, ou d’autres milieux. Il y a aussi des espèces qui ont été introduites dans nos milieux, comme l’érismature rousse, une espèce de canard. Il y a aussi l’ibis sacré, qui s’est échappé de parcs animaliers et a proliféré : les experts ne sont pas tous d’accord au sujet de sa régulation.

LIRE AUSSI : La D771 entre Nozay et Treffieux fermée du 10 au 14 décembre

Bretagne vivante « dialogue avec les chasseurs »

La présidente poursuit :

On est aussi propriétaire d’une ferme et le fermier fait de temps en temps appel à des chasseurs pour organiser des battues contre les sangliers car ceux-ci causent trop de dégâts. Bretagne vivante est dans le dialogue avec les chasseurs, par rapport à ces espèces qui créent des problèmes. Maintenant, certains problèmes sont venus parfois des chasseurs eux-mêmes : s’il n’y avait pas eu d’élevages de sangliers à un moment donné, pour alimenter la chasse, on n’en serait pas là… On prend aussi parfois position pour le retrait de certaines espèces de la liste des animaux chassable.

« Une obligation de chasse en forêt du Gâvre »

Du côté de la Maison de la forêt, au Gâvre, on est aussi habitué à cette cohabitation avec les chasseurs, qu’ils soient à courre ou à tir.

Patrick Chatelier, bénévole dédié aux sorties nature « brame du cerf », notamment, explique :

Il y a une obligation de chasse, en forêt du Gâvre. Moi, j’habite Plessé et il y a eu récemment une manifestation d’habitants contre les dégâts causés par les sangliers. Une régulation est nécessaire. Après, comment et dans quelles proportions, c’est une autre histoire…

Il rappelle que les quotas de chasse sont fixés par la Préfecture de Loire-Atlantique : ainsi, cette saison, il a été décidé de les fixer à « 80 pour les chevreuils et 40 pour les cerfs et biches ».

Une régulation organisée notamment pour « protéger les arbres » plantés par l’Office national des forêts, en charge de la gestion du massif domanial du Gâvre.

Des pratiques qui autrefois faisaient leurs preuves

Patrick Chatelier regrette néanmoins l’abandon de certaines pratiques de gestion, qui permettait de réduire la pression des animaux sur les plantations :

Il y a 40 ans, l’ONF semait par exemple du blé noir dans des allées forestières et sur des zones en jachère, avant régénération des arbres. Les cervidés trouvaient ainsi facilement de la nourriture.

Selon lui, il faudrait aussi « recréer des points d’eau dans la forêt, pour les animaux. Le triangle d’équilibre, pour les cervidés, c’est : une nourriture assez abondante, de l’eau et la tranquillité », souligne le spécialiste.

La recrudescence de champs de maïs attire les sangliers

Quant aux dégâts provoqués par les sangliers, il les met notamment sur le compte du développement des cultures de maïs, à proximité des forêts : une nourriture prisée des sangliers, et un lieu idéal pour se cacher des chasseurs :

Quand il y a des champs de 15 hectares, les sangliers n’ont pas de mal à s’y cacher, pendant les battues…

Retrouvez l’intégralité de notre dossier sur la chasse et les polémiques qu’elle engendre dans la version papier de L’Eclaireur du vendredi 7 décembre.


Viewing all articles
Browse latest Browse all 20494

Trending Articles