
Une dizaine de Gilets jaunes étaient présents ce lundi 10 décembre route d’Honfleur à Pont-Audemer. Les annonces du Président de la République ne les ayant pas convaincus, ils vont maintenir leur présence à cet endroit, qu’ils occupent depuis le 17 décembre (©L’Eveil de Pont-Audemer).
Hausse du SMIC (ou plus précisément hausse de la prime d’activité), défiscalisation des heures supplémentaires, annulation de la hausse de la CSG pour les retraités percevant moins de 2 000 € par mois… Les annonces faites lundi 10 décembre par le Président de la République, Emmanuel Macron, suffiront-elles à calmer la colères des Gilets jaunes ?
Rien n’est moins sûr. Elles ont été accueillies souvent avec déception par les Gilets jaunes, interrogés sur les plateaux de télévision ou sur les lieux occupés dans plusieurs régions. Si certains reconnaissent des « gestes », ils les jugent « insuffisants » ou « incomplets » pour stopper la lutte. Sur la page Facebook de l’Eveil de Pont-Audemer, en commentaire à ces annonces on peut lire entre autres ceci : « la classe moyenne n’aura rien ».
A lire aussi : Emmanuel Macron tente de calmer la colère… sans convaincre
A Pont-Audemer (Eure) non plus, Emmanuel Macron n’a pas convaincu. « Suite aux propos du Président on arrête ou on continue ? » s’interrogent depuis lundi soir les membres de Gilets jaunes Pont-Audemer et alentours sur leur page Facebook. « On continue » est la réponse la plus communément enregistrée.
Pour l’un des « Gilets jaunes historiques » de Pont-Audemer, Régis Floquet, mobilisé depuis le 17 novembre avec plusieurs dizaines de collègues route d’Honfleur, le mot d’ordre est le même : « On ne lâche rien ». Ne rien lâcher, c’est rester « à Gueudet » (le garage proche du point de ralliement des Gilets jaunes), poursuivre les ralentissements et montrer qu’ils sont toujours aussi déterminés.
« On a l’impression que son discours, ce n’est que du vent, indique Régis Floquet quand il parle d’Emmanuel Macron. Il n’a pas parlé du carburant ni de l’Impôt sur la fortune… C’est allé trop loin. On ne peut pas se satisfaire de petites annonces, donc on ne bougera pas d’ici tant qu’il n’aura pas pris la mesure de nos revendications. »
Ancien cégétiste, habitué des manifestations, Régis Floquet « chapeaute » la mobilisation à « Gueudet ». Ce lundi 10 décembre 2018, vers 11 h, quelques heures avant la prise de parole du Président, ils étaient une petite dizaine de Gilets jaunes rassemblés. Ils faisaient acte de présence, comme chaque jour depuis désormais trois semaines.
« On veut la suppression des hausses de la contribution sociale généralisée pour les retraités, le carburant à un euro, le retour de l’impôt sur la fortune et l’augmentation du Smic, déclaraient-ils.
Sans quoi, ces derniers pourraient rester jusqu’à Noël, voire plus. « Aussi longtemps que nécessaire », assure Régis Floquet.
A lire aussi : Le maire de Pont-Audemer Michel Leroux conseille à Emmanuel Macron de « renverser la table »