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Châteaubriant : 18 ans de prison pour le locataire qui avait tué sa propriétaire

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L'homme a été condamné par la cour d'assises de Nantes.

L’homme a été condamné par la cour d’assises de Nantes. (©illustration Adobe stock)

La cour dassises de Nantes (Loire-Atlantique) a prononcé, vendredi 14 décembre, 18 ans de réclusion criminelle à légard dun locataire dorigine mahoraise pour le « meurtre » de sa propriétaire, sur qui il avait délibérément foncé en voiture, le 17 juillet 2016, alors que celle-ci circulait à vélo à Châteaubriant (Loire-Atlantique).

Cet ancien étudiant dijonnais aujourdhui âgé de 29 ans aura par ailleurs interdiction de détenir une arme pendant cinq ans et de revenir sur larrondissement de Châteaubriant pendant dix ans.

Il avait « la haine » à l’encontre de sa propriétaire

Le jour des faits, l’homme rentrait d’une rave party près de la Zad de Notre-Dame-des-Landes quand il avait croisé par hasard sa propriétaire. Quelque temps plus tôt, celle-ci lui avait envoyé un huissier de justice pour l’expulser de sa maison de la rue de Sévigné, à Châteaubriant, après lui avait laissé 800 € de loyers impayés. Cette femme de 73 ans était pourtant « prête à une médiation » et à « abandonner une partie de sa créance », selon le procureur de la République.

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Le matin du drame, après un « échange de regards », il avait néanmoins laissé la cycliste monter la rue de Beletre, derrière la mairie, « histoire de se motiver un peu » avant d’accélérer subitement pour la percuter « à 60 ou 70 km/h ».

L’homme avait confié par la suite avoir la « haine » et la « rage » à l’encontre de la septuagénaire : il lui reprochait d’avoir de facto « mis à la porte » sa compagne et leur fille de 10 mois, qui vivaient depuis en foyer. Ces loyers impayés avaient aussi jeté un « froid » au sein du couple, a précisé un gendarme à l’ouverture du procès.

Il était sous l’emprise de drogues

Jusqualors inconnu de la justice, l’homme avait été interpellé le lendemain chez une amie à La Guerche-de-Bretagne.

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En garde à vue, il avait reconnu qu’il était encore au moment des faits sous l’emprise du LSD, d’alcool et du cannabis. Les quatre amis qui l’accompagnaient dans la voiture, ce matin-là, avaient eux bénéficié par la suite d’un non-lieu de la part du juge d’instruction – y compris pour « non-assistance à personne en danger » ou « non-dénonciation de crime ».

Il leur a dit qu’elle allait prendre cher, celle-là… Sur le moment ils n’ont pas compris ce qu’il voulait dire, mais ils l’ont vu subitement accélérer, avait raconté un gendarme.

« 48 h après l’attentat de Nice »

Tous avaient ensuite pris la fuite « par des petites routes de campagne ». Tous s’étaient tus par « peur des représailles ». Et comme l’a rappelé le procureur de la République dans ses réquisitions : 

Ces faits se sont passés quarante-huit heures après l’attentat de Nice, où un camion avait semé la mort sur la promenade des Anglais.

« Pas un meurtre passionnel »

Le magistrat avait ensuite insisté sur l’accélération « incroyable » qui avait tué la femme : selon ses passagers, l’homme avait prévenu que cette « salope » allait « prendre cher ».

« C’était une mort méditée, même si elle n’était pas préméditée », avait insisté le procureur, qui avait requis 20 ans de réclusion criminelle.

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Ce crime inexplicable n’était pas un meurtre passionnel, comme on peut en voir souvent aux assises : la mort a été donnée de manière froide et calculée, par-derrière. Il a vu la panique dans le regard de sa victime, il y avait chez lui une forme de jouissance.

Son avocate s’est, elle, attachée à démontrer que son client n’était « pas le meurtrier calculateur, froid et sanguinaire décrit par l’accusation ». Elle avait insisté sur l’importance des « toxiques » qu’il avait pris ce jour-là pour expliquer son passage à l’acte. « Ma consommation d’alcool et de stupéfiants, j’ai toujours réussi à la cacher, à donner l’impression aux autres que ça allait bien », avait-il expliqué.

Cet amateur de guitare et de piano, lecteur de livres de philosophie comme ceux de Platon, encourait théoriquement jusquà trente ans de réclusion criminelle.

GF (PressPepper)


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