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Violences pendant la manifestation des gilets jaunes, à Caen : prison ferme pour deux hommes

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Deux manifestants, qui s'étaient servi d'objets trouvés sur le chantier du tramway pour menacer des policiers, ont été condamnés par le tribunal correctionnel de Caen (Calvados), lundi 7 janvier 2019.

Deux manifestants, qui s’étaient servi d’objets trouvés sur le chantier du tramway pour menacer des policiers, ont été condamnés par le tribunal correctionnel de Caen (Calvados), lundi 7 janvier 2019. (©Margaux Rousset/Liberté – Le Bonhomme libre.)

Samedi 5 janvier 2019, le rassemblement des gilets jaunes, en centre-ville de Caen (Calvados), a dégénéré en début d’après-midi. De violents affrontements ont opposé certains des 800 manifestants aux forces de l’ordre, place de la Résistance, avenue du 6-Juin, place Saint-Pierre ou encore rue de Geôle.

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Certains se sont emparé de divers objets sur le chantier du tramway, pour les faire brûler, ériger des barricades mais aussi afin de s’en servir comme projectiles sur les policiers.

Six personnes ont été interpellées et placées en garde à vue, deux d’entre elles ont été jugées lundi 7 janvier 2019 par le tribunal correctionnel de Caen, en comparution immédiate.

Pas un gilet jaune

Brandon* (31 ans) était soupçonné d’avoir notamment lancé des cailloux et des rondelles métalliques de 7 cm de diamètres et 92 grammes, issues du chantier du tramway, en direction des policiers, place de la Résistance. Le trentenaire, qui ne portait pas de gilet jaune lors des affrontements, aurait également insulté copieusement les policiers, y compris lors de son transfert vers le commissariat. À l’Hôtel de police, il aurait continué à les insulter mais également outragé le vice-procureur de la République, Alain Zakrajsek, présent au poste de commandement des opérations.

Une personnalité très fragile

À l’audience, Brandon a raconté son après-midi du samedi 5 janvier 2019 :

Je sortais de l’hôtel où je suis hébergé, je ne savais même pas qu’il y avait une manifestation. Je voulais juste passer, mais un policier m’en a empêché, alors ça m’a énervé et j’ai rejoint le cortège. Il va y avoir une révolution !

Sorti d’établissement psychiatrique depuis dix jours après une tentative de suicide, logé par le 115, Brandon était en état d’ivresse au moment des faits. Face aux juges, les larmes aux yeux dans le box des prévenus, il explique son comportement par son enfance difficile et ses tendances suicidaires :

Je suis l’aîné de mes frères et soeurs et je suis le seul à avoir été placé en foyer car mes parents étaient violents avec moi. Je ne vois plus ma fille, je n’ai plus d’intérêt à vivre.

Six mois de prison

La représentante du parquet de Caen, Leslie Traynard, a requis une peine de 10 mois de prison et la révocation d’un sursis et d’un travail d’intérêt général antérieurs à l’encontre de Brandon, déjà condamné à 12 reprises par le passé.

Son avocat, Me Nicolas Toucas, a insisté sur la personnalité « difficile et complexe, en grande souffrance » de Brandon, rappelant ses antécédents psychiatriques.

Le tribunal a finalement condamné Brandon à six mois de prison ferme. Incarcéré depuis la fin de sa garde à vue, il a été maintenu en détention. Il devra aussi verser 500 euros à un policier qu’il avait insulté, et un euro symbolique au vice-procureur de la République.

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Dylan* (25 ans), lui, a comparu pour « participation, avec une arme, à un attroupement ». Présent lors du rassemblement du samedi 5 janvier 2019, il portait une barre de fer.

2,36 grammes d’alcool dans le sang

Comme Brandon, il assure qu’il se trouvait là par hasard, samedi 5 janvier 2019 :

J’étais juste curieux, je n’avais pas prévu d’aller à la manifestation. Je n’avais pas de gilet jaune car je n’en fais pas partie. J’ai juste suivi des amis.

Dans son sac à dos, Dylan avait emmené une bouteille de whisky, qu’il avait entamée auparavant. Quand les policiers l’ont arrêté, à 18h30, il avait 2,36 grammes d’alcool dans le sang. Mais, s’ils l’ont interpellé, c’est surtout parce qu’il était en possession d’une longue barre de fer, d’environ 1 mètre, et qu’il proférait des insultes et des menaces. Il l’aurait ramassée dans la rue, sur le chantier du tram, mais ne se souvient plus vraiment du déroulement de la journée…

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La représentante du ministère public, Leslie Traynard, a rappelé qu’il était sorti de prison en novembre 2018. La dernière de ses dix condamnations précédentes. Elle a requis une peine de six mois de prison et la révocation de deux sursis antérieurs.

Son avocate, Me Aline Lemaire, a estimé qu’il avait été « embarqué » dans cette manifestation. Elle a également souligné ses « efforts de réinsertion », puisque Dylan travaille régulièrement en intérim.

Le tribunal a finalement condamné Dylan à six mois de prison, mais n’a pas décerné de mandat de dépôt. Sa sanction pourra éventuellement être aménagée par le juge d’application des peines.

Comme Brandon, il a aussi interdiction de porter une arme durant trois ans.

*Prénoms d’emprunt


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