
Maxime Le Bourhis sous ses nouvelles couleurs du CM Floirac (©oHvalie – Christophe Georgeval)
Après avoir côtoyé le monde du rugby professionnel à La Rochelle, Oyonnax, Albi et Vannes, Maxime Le Bourhis a décidé de rechausser les crampons en amateur, d’abord à Cognac et aujourd’hui à Floirac (Gironde) en Fédérale 2.
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L’arrière approuve dans l’ensemble les nouvelles règles de la FFR, même si selon lui, c’est d’abord l’état d’esprit des joueurs de haut-niveau qui occasionne les différents drames qui se déroulent trop régulièrement sur les pelouses le week-end.
« Maxime, que pensez-vous des nouvelles règles que compte mettre en place la FFR concernant le plaquage au plus bas à la ceinture et l’interdiction du plaquage à deux ?
Je pense que ces règles peuvent faire évoluer les mentalités parce que c’est en priorité l’état d’esprit des joueurs professionnels qu’il faut changer. Quand je vois le geste de Tameifuna ce week-end sur François Trinh-Duc, je me demande où on va. Il y va clairement pour faire mal et rentre directement en contact avec la tête et l’arbitre ne lui met qu’un carton jaune… C’est inacceptable !
Le bras de Tameifuna fait le poids de Trinh Duc en entier. #R92RCT pic.twitter.com/VvGxc2dmP2
— Forçat du bitume (@forcatdubitume) January 5, 2019
Selon vous, quelle est la cause de ces comportements à risque ?
Aujourd’hui, les joueurs de haut-niveau ont du mal à plaquer correctement tout simplement car tout va très vite, avec beaucoup de puissance, qu’il s’agisse de l’attaquant ou du défenseur. Les mecs n’ont plus le temps d’adopter les bonnes positions alors ils font comme ils peuvent…
Le plaquage est-il devenu une arme offensive à part entière ?
Oui, il est devenu une arme offensive à part entière et cela fait aussi partie du problème. Avant les mecs jouaient très bien des deux contre un avant contact. Maintenant qu’à haut-niveau les championnats sont plein de joueurs très puissants qui font beaucoup de musculation, ces derniers cherchent systématiquement le off-load pour se mettre en évidence, faire plaisir au public, à l’entraîneur…
Résultat, les défenseurs n’hésitent plus à plaquer haut et fort pour empêcher la transmission du ballon, ce qui donne lieu à des chocs très violents, pouvant conduire à des commotions par exemple. Cela fait d’ailleurs partie des raisons pour lesquelles j’ai quitté le rugby professionnel.
De plus, les joueurs cherchent systématiquement le plaquage dévastateur pour démontrer leur motivation au coach et donc espérer jouer le week-end d’après. Les matchs deviennent donc plus spectaculaires, ce qui plaît au public et aux médias, sauf que maintenant que tout le monde a pris conscience que ces pratiques étaient trop dangereuses, il faut faire machine arrière et je suis rassuré quand je vois des pépites, comme Kolbe à Toulouse qui tire son épingle du jeu avec un petit gabarit et un jeu d’évitement très efficace. »