
A Poligny, une vingtaine de manifestants se sont rassemblés samedi. (©DR/Christophe Belhomme)
Les Gilets jaunes de Poligny n’ont pas quitté les lieux. Après avoir été chassés du rond-point de l’Intermarché il y a une semaine par les forces de l’ordre, ils se sont installés pour cet Acte IX à quelques mètres de là sur un terrain privé appartenant à Point S centre auto. Samedi, ils étaient de retour pour alerter et mobiliser. Ils sont présents sur les lieux trois fois par semaine : le mercredi, le samedi et le dimanche. Les présences sont variables selon les dispositions des uns et des autres.
Pas de blocages
Pas de blocages, ou de barrages filtrants mais un simple rassemblement. Danielle, l’une des plus fidèles, ne décolère pas contre ce qu’elle estime être des menaces et des intimidations : « Encore ce matin on nous a menacés de 135 € d’amende si on allait sur la voie publique ». « Mais ils ne peuvent plus rien nous dire puisqu’on est chez un privé. Les gendarmes ne peuvent pas casser la baraque « , souligne l’un d’eux. Les revendications, elles, ne changent pas : « Un toit et à manger pour tous et la mise en place du référendum d’initiative populaire ».
« La démission de Macron et la dissolution de l’Assemblée nationale, l’annulation des sénateurs, des privilèges des anciens chefs d’Etat, l’augmentation du pouvoir d’achat. On aimerait bien aussi l’égalité des salaires. Quelqu’un qui gagne 50 000 € doit voir sa rémunération baisser au profit des plus petits », ajoute Joseph.
La concertation nationale, ils refusent d’y adhérer, estimant qu’il s’agit d’une manoeuvre du gouvernement : « C’est du pipeau, c’est pour nous faire patienter et gagner du temps. De toute façon, on en a eu confirmation par les gendarmes, eux aussi ne toucheront pas les augmentations promises. » « De toute façon, la prime d’activité on ne va pas la toucher avant juin car la CAF est déjà débordée, ils cherchent à gagner du temps », renchérit Danielle.
« Emmanuel Macron doit partir »
Les protestataires font du départ d’Emmanuel Macron une priorité absolue : « il faut qu’il parte mais on ne veut pas non plus de la Marine à la place (Le Pen, NDLR) ni même de liste européenne, nous sommes apolitiques » précise Emmanuel qui ajoute : « On veut un pouvoir horizontal et non vertical ». Conclusion de Joseph : « Cela fait des années qu’on se fait berner. Si on va sur le terrain de Macron, on est foutus ». Les Gilets jaunes ont de quoi tenir : des victuailles sont régulièrement déposées par les automobilistes. « On en a même de trop avec de nombreux klaxons de solidarité », conclut Danielle.

Les Gilets jaunes de Poligny et Arbois exigent la démission d’Emmanuel Macron. (©DR)