
Pendant le discours du maire de Verneuil-sur-Avre. (©La Dépêche de Verneuil-sur-Avre.)
Deux jours après son intervention le 15 janvier 2019 à Grand-Bourgtheroulde devant le président de la République pour dénoncer le projet de réduction du nombre de médecins urgentistes la nuit dans les SMUR, – Services mobiles d’urgence et de réanimation, Yves-Marie Rivemale, maire de Verneuil-sur-Avre, a remis cela lors de ses vœux.
Ce n’est pas de trop
« Aujourd’hui, nous avons des urgences qui fonctionnent bien 24 h/24 avec un médecin assurant les entrées dans le service et un second effectuant les sorties du Smur. Étant donné la forte augmentation du service, lorsque celui-ci n’est pas en sortie Smur, il aide évidemment son collègue aux urgences. Ils ne sont donc pas de trop à être deux. Or l’ARS, agence régionale de santé, voudrait restructurer les Smur à l’échelle de la région, de sorte qu’il n’y ait plus qu’un seul médecin urgentiste la nuit, ce qui est extrêmement grave car il ne pourrait pas assurer seul toutes les urgences arrivant dans le service, ainsi que les appels pour les patients hospitalisés », craint le maire.
Selon Yves-Marie Rivemale, c’est parce que certains hôpitaux rencontrent des difficultés à assurer la présence d’urgentistes, « ce qui les oblige à faire appel à des médecins intérimaires », que l’ARS envisage ce projet. « Pour Verneuil, c’est faux, car nous avons une équipe d’urgentistes stable et compétente et qui n’est pas intérimaire ».
Collaborer : oui mais…
L’autre motivation du projet de l’ARS, toujours selon Yves-Marie Rivemale, ce serait de créer une collaboration entre les hôpitaux de la région, en particulier entre ceux de L’Aigle et Verneuil. « Je n’y suis pas opposé, mais je le dis très clairement, le centre hospitalier de Verneuil, dont la situation financière est très solide, n’a pas vocation à compenser le déficit budgétaire de celui de L’Aigle, ni ses difficultés éventuelles à recruter des médecins urgentistes ». Le maire veut dire par là que l’arrêt des sorties Smur la nuit en partance de Verneuil pourrait profiter au service des urgences de L’Aigle, ce qui conforterait l’activité de son hôpital.
Prêts au combat
Pour le maire de Verneuil, « il n’est donc pas question d’accepter que nous passions la nuit de deux à un seul médecin urgentiste. Et avec Christian Perron, président du conseil de surveillance de l’hôpital, nous sommes déterminés à tout faire pour éviter ce possible désastre en matière de santé publique. C’est pourquoi, nous irons très loin, s’il le faut, dans ce combat »…
Un message que les deux hommes ont rappelé, samedi dernier, à Christine Gardel, directrice de l’ARS, présente à Verneuil pour l’inauguration du scanner (lire page 2). Ils lui en ont parlé en privé à la fin de la cérémonie en présence de la directrice de l’hôpital et du sous-préfet. Si ce projet devait se faire, ce ne serait pas avant 2020 ou 2021 selon le maire.