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La Retirada a 80 ans : comment la Haute-Garonne rend hommage aux réfugiés de l'Exil républicain espagnol

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Des réfugiés espagnols du côté de Bourg Madame en 1939

Des réfugiés espagnols du côté de Bourg Madame en 1939 (©Archives Départementales/JoséMartinez)

1939. Le général Franco, soutenu par Hitler et Mussolini, impose une dictature en Espagne après trois années d’une guerre sanglante entre Républicains et Fascistes. Trois années de guerre civile qui ont déjà entraîné plusieurs vagues de réfugiés vers la France.

La chute du bastion Républicain en Catalogne et notamment de Barcelone, le 26 janvier 1939, précipite un exode massif des Républicains espagnols vers la France, par les Pyrénées.

Ce sont près d’un demi-million de réfugiés espagnols qui ont ainsi franchi la frontière dans ce que l’histoire retient sous le nom de « Retirada » pour « retraite » des troupes. Près d’un quart sont venus s’installer dans la Ville rose, avec presque rien.

A Portet-sur-Garonne pour commencer

C’est le 80e anniversaire de cet événement que l’on commémore ces jours-ci dans le département de la Haute-Garonne.

Les commémorations de l’exil des Républicains espagnols débutent à Portet-sur-Garonne le 2 février 2019 avec un événement mémoriel (voir encadré).

 

Commémoration de la Retirada le 2 février 2019 à Portet-sur-Garonne
 Au Musée de la Mémoire
À 17h30 : Inauguration de la stèle à la mémoire des réfugiés Républicains espagnols et discours des autorités. 
Avec la participation de l’école de musique. 
À la salle du Confluent
À 19h : Avant-première de l’exposition « La Retirada, l’exil des Républicains espagnols en Haute-Garonne », réalisée par le Conseil départemental de la Haute-Garonne. 
À 20h : Danses sévillanes avec la Puerta del Sol.
À 20h30 : Concert de Kiko Ruiz.
 Entrée gratuite. Renseignements au 05 61 76 29 31. 

Le Récébédou, en souvenir des réfugiés du camp

Ce n’est pas un hasard si Portet-sur-Garonne voit les commémorations débuter. C’est en effet dans la commune située au sud de Toulouse que de nombreux réfugiés républicains ont trouvé refuge, dans le camp dit du Récébédou.

Construit en 1939 afin d’accueillir les familles ouvrières des Poudreries nationales de Toulouse ce quartier devint, à partir de juin 1940, un centre d’accueil et d’hébergement pour les réfugiés républicains espagnols de la guerre civile.

Des républicains rejoints par les populations civiles belges et françaises poussées à l’exil par l’avancée des troupes allemandes lors de la Drôle de Guerre.

Un camp de sinistre mémoire puisqu’après octobre 40, il devint aussi site d’accueil des juifs et étrangers dans le cadre des lois vichystes, ceci jusqu’en 1942.

A l’été 1942, le camp est inclus dans le programme de la solution finale. Trois convois de 749 internés partent donc de la gare de Portet-Saint-Simon, via Drancy, vers Auschwitz et les autres camps d’extermination.

L’activité du camp cesse à la fin de septembre 1942 suite à l’intervention de Mgr Saliège, Archevêque de Toulouse. A la Libération, des républicains espagnols rescapés de Matthausen s’installent dans une douzaine de baraquements. Cette enclave est baptisée « Villa Don Quichotte », symbole de l’exil et de l’impossible retour dans l’Espagne de Franco, rappelle le site internet de la direction des patrimoines et des archives du ministère de l’Armée.

 Témoignages de réfugiés recueillis en 2014 par le musée départemental de la résistance et de la déportation de la Haute-Garonne

Plusieurs événements jusqu’à l’été 2019

Pour saluer « l’engagement pour la démocratie, mais aussi l’apport culturel dans l’histoire contemporaine de la Haute-Garonne de ces réfugiés espagnols », le conseil départemental de Haute-Garonne leur rend également hommage jusqu’à l’été 2019, via de nombreux évènements en Haute-Garonne.

LIRE AUSSI : L’hôpital Varsovie, symbole de l’exil républicain espagnol à Toulouse

Cette série d’hommages débute par une soirée commémorative et festive le 8 février 2019 à l’Hôtel du Département. 

Le Département indique :

La soirée débutera par une conférence-débat, animée par Santiago Mendieta, avec Marie-Louise Roubaud, José Martinez Cobo, Geneviève Dreyfus-Armand(Historienne, Conservatrice générale des bibliothèques, Présidente du Centre d’études et de recherches sur les migrations ibériques (CERMI)) et Bruno Vargas(Historien, maître de conférences en civilisation espagnole au Centre universitaire Champollion (Albi) et membre de l’équipe CNRS-FRAMESPA (UT2J)). Elle nous offrira des regards croisés autour de l’héritage de ce combat et son impact aujourd’hui. Elle sera suivie par un concert inédit du chanteur espagnol engagé Paco Ibáñez, et du chanteur et guitariste toulousain Vicente Pradal , avec ses enfants Paloma et Rafael.

La soirée est complète. Il n’est plus possible de s’inscrire. La soirée sera retransmise en directe sur Haute-Garonne.fr et la page facebook Cultures.

Des conférences, ciné-débats, expositions et spectacles seront ensuite proposés dans de nombreuses communes de la Haute-Garonne.

Jusqu’en juin, les Archives départementales se proposent de recueillir tout document écrit (tracts, journaux, documents personnels, etc.), iconographique (photos, affiches,etc.) ou audiovisuel (films amateurs, enregistrements sonores, etc.) témoignant de l’exil des républicains espagnols. Les documents seront numérisés, puis restitués à leurs propriétaires.


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