
Poursuivie par des chasseurs, la biche s’est jetée sur la voiture… (©Illustration PxHere)
Samedi 3 novembre, vers 11 heures, une dame qui rentrait de faire ses courses à Saint-Pierre-Église (Manche), en direction de Vicq-sur-Mer, n’a pu éviter une biche en panique, qui a tenté de traverser la route.
Françoise, témoin, raconte l’accident :
La voiture de la dame a percuté une biche, qui a ensuite agonisé sur le bas-côté. Je suis allée voir la conductrice, qui se tenait la tête, penchée sur son volant. Elle se remettait difficilement de ses émotions, dues à l’impact avec la biche, sous les quolibets de chasseurs et les aboiements de leurs chiens. J’ai voulu à mon tour tenter d’avoir des explications de la part de ces chasseurs. Ils m’ont éconduite manu militari.
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Les chasseurs embarquent la biche agonisante
Le ton monte est alors monté entre les chasseurs et Françoise.
Alors que la biche était en train d’agoniser, ils l’ont tirée par les pattes et embarquée dans le coffre de leur voiture, sans même s’enquérir de l’état de la conductrice. Je suis restée avec elle, jusqu’à ce qu’elle retrouve ses esprits, avant qu’elle ne reprenne le volant.
Françoise, en qualité de témoin de cette scène, qu’elle qualifie de violente et chargée d’agressivité, a décidé de se rendre à la gendarmerie afin de relater les faits qui se sont déroulés sous ses yeux.
Une chasse très réglementée
Un garde-chasse assermenté, qui préfère garder l’anonymat, explique que la chasse au chevreuil répond à un cahier des charges officiel et draconien, avec déclaration d’un plan de chasse en sous-préfecture, via la Fédération de chasse.
Les demandes doivent être obligatoirement adressées à la Fédération. Elles sont déposées soit par un particulier, soit par un détenteur du droit de chasse. Ces demandes rentrent dans le cadre d’un plan-chasse qui définit le nombre maximum d’animaux prélevés. Les chasseurs se voient alors attribuer un bracelet et les animaux abattus seront répertoriés.
Lors de la battue fixée par un arrêté préfectoral, ils doivent présenter leur permis de chasse et une autorisation de chasser le grand gibier.
Une feuille d’émargement est ensuite signée. Généralement, les prélèvements autorisés sont de l’ordre d’une à deux unités au regard du comptage qui a été fait en début de saison par la Fédération.
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Le gibier revient… à l’automobiliste qui l’a percuté !
Enfin, dans le cadre d’une collision entre un véhicule et un chevreuil, ou une biche, c’est le propriétaire du véhicule qui est de facto propriétaire du gibier.
Le chauffeur doit alors avertir les services de gendarmerie dans le cadre du plan de gestion de la faune.
De notre correspondante N. B.
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