
L’une des mesures vise à faciliter la vente de médicaments en ligne (©Illustration / Adobestock)
Toujours englué dans le mouvement des Gilets jaunes, le gouvernement a annoncé plusieurs mesures visant à réduire les dépenses « contraintes » des Français.
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Dans un discours donné mardi 5 mars 2019, à l’occasion du 10e anniversaire de l’Autorité de la concurrence, le Premier ministre a expliqué vouloir « rendre plus concurrentiels certains secteurs et redonner du pouvoir d’achat aux consommateurs ».
« Impôt caché »
Pour justifier une telle initiative, Edouard Philippe s’appuie sur un constat, celui des dépenses dont les ménages ne peuvent « pas se passer, et dont chaque hausse injustifiée s’apparente à un impôt caché ». Des dépenses qui constituent « des angles morts du pouvoir d’achat ».
Logement, santé, automobile, banque… On fait le point sur ces mesures.
EN DIRECT | Discours d'@EPhilippePM à l’occasion des 10 ans de l’Autorité de la #concurrence. #10ansADLC https://t.co/DVNIUrTG3U
— Gouvernement (@gouvernementFR) March 5, 2019
Un comparateur de permis de conduire en ligne
Parmi elles, le coût du permis de conduire. Edouard Philippe a annoncé la mise en place d’un comparateur en ligne. Objectif : pouvoir choisir « de manière éclairée entre des offres », qui « varient parfois du simple au double ». Selon l’exécutif :
Les candidats se heurtent souvent à une trop grande variété de tarifs. Bien souvent, ils ignorent le taux de réussite des auto-écoles et le coût final de la formation au moment où ils s’engagent.
Cette proposition fait suite au rapport que la députée Frédérique Dumas a remis le mois dernier au gouvernement.
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Baisser le coût des pièces détachées de véhicules
Toujours dans le secteur de l’automobile, le gouvernement souhaite également baisser le coût des pièces détachées de véhicules, qui peuvent constituer un « budget important pour les ménages « gros rouleurs » ».
Selon l’exécutif, ces dépenses sont plus élevées en France qu’ailleurs en Europe, avec une particularité :
En France, un constructeur bénéficie de l’exclusivité de la vente des pièces détachées visibles et la concurrence se trouve, de ce fait, probablement un peu trop faible.
Rétroviseurs, phares, vitrages… font partie des pièces dont le prix pourrait être réduit « sensiblement » dans un premier temps, puis les pièces carrosseries, pour lesquelles le gouvernement entend favoriser l’usage de pièces de seconde main.
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Logement
En matière de logement, le Gouvernement s’est attaqué aux syndics de copropriété, qui doivent être mis en concurrence tous les trois ans. Dans les faits, une pratique peu respectée, selon le Premier ministre.
Bien souvent, les copropriétaires ignorent leurs droits et quand ils les connaissent, la comparaison de prestations est si souvent fastidieuses qu’elle devient contrainte.
Le Gouvernement souhaite ainsi prendre trois mesures :
- Rendre la mise en concurrence plus effective en informant mieux les copropriétaires.
- Rendre obligatoire la présentation de contrat type pour favoriser les comparaisons, avec des sanctions possibles en cas de non-respect.
- Rendre comparable certaines prestations, comme l’organisation d’assemblée générale.
Favoriser la vente en ligne des médicaments
Plusieurs autres domaines seront également examinés avec les professionnels, notamment dans le secteur de la vente en ligne de médicaments. Le Gouvernement a mis en avant des « conditions de vente en ligne trop restrictives », comme l’interdiction faite aux pharmacies de se regrouper. En France, elles ne représentent que « 1% du marché », quand en Allemagne elles sont « à 15% ». Edouard Philippe insiste sur ce point :
Nous allons travailler avec les laboratoires d’analyses médicales pour leur permettre de baisser leurs prix, en levant des contraintes comme celles de réaliser l’essentiel des analyses sur place. J’ai demandé à Agnès Buzyn (ministre de la Santé) d’ouvrir ce chantier en concertation avec les professionnels de santé, médecins, pharmaciens, et avec les représentants des patients.
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Dans une vidéo publiée le 5 mars 2019, Constance Coquerel, pharmacienne pour le site lillois LaSante.net, interpelle la Ministre des Solidarités et de la Santé et le Secrétaire d’Etat chargé du Numérique sur cette question. Selon la professionnelle, le problème de la vente en ligne des médicaments en France réside dans « la concurrence déloyale des homologues européenne, qui créent par ailleurs un vrai problème de santé publique ».
Le gouvernement veut également faire baisser les prix des assurances santé en mettant l’accent sur la concurrence, avec la possibilité de résiliation en cours d’année et la comparaison des différentes offres. Edouard Philippe n’a pour le moment pas détaillé davantage cette mesure.