
Bernard Leplat ne compte pas lâcher la raquette de sitôt !
Il est 10 h, ce jeudi 7 mars 2019. À la salle des pongistes Emeric Martin de Vimoutiers, il règne une certaine effervescence. Ils sont une trentaine à attendre l’arrivée de Bernard Leplat accompagné de Stéphanie Lemaire et de Florent Turpin, deux journalistes de France 3, venus lui consacrer un reportage qui sera diffusé ce dimanche 10 mars 2019, dans le journal régional de 19 h.
Il faut dire que l’homme, à l’orée de ses cent ans (il les fêtera le 7 avril), affiche bon pied bon œil. Il a plaisir à s’adonner au tennis de table chaque semaine, le lundi et le jeudi matins, aux créneaux réservés aux adhérents de Générations mouvement, les Aînés ruraux. Un bel âge et un pongiste loin d’être amorti comme en témoignent ceux qui jouent contre lui. Car Bernard Leplat ne vient pas pour faire de la figuration ! Claude Bignon déclare :
J’ai 84 ans, mais il m’use ! Il est impressionnant. J’aimerais vieillir dans le même état que lui ! ».
« Qui aime perdre… ? »
Georges, 67 ans, est tout aussi impressionné. « Il ne veut jamais jouer avec plus âgés que lui » plaisante-t-il en ajoutant plus sérieusement « on y fait gaffe quand même. Entre deux services, on le fait respirer car si on l’écoutait, il jouerait tout le temps ! On doit le freiner ».
Gérard Fauvel est celui grâce à qui l’équipe de France 3 est là. « J’ai été bénévole pendant 40 ans au Paris-Camembert. Je connais Florent Turpin de longue date. Je l’ai contacté. Bernard Leplat est un personnage. Je ne suis pas certain qu’en France il y ait beaucoup de centenaires comme lui qui pratiquent le tennis de table. Il a encore un très bon niveau ».
Sa botte secrète ? « Un revers assez spécial pourrais-je dire, qui a pour effet de déstabiliser l’adversaire » confie Gérard Fauvel.
De ses confidences il ressort que Bernard Leplat est « un mordu » et surtout qu’il « n’aime par perdre ! ». A quasiment cent ans, Bernard Leplat aurait-il toujours la gagne vissée en lui ? L’intéressé, avec ce petit sourire malicieux qu’on lui connaît, ne dément pas. Bien au contraire ! « Qui aime perdre ? » interroge-t-il.
Une longévité multifactorielle
Sa fille, Sylvie, 73 ans, estime que la longévité de son père est « multifactorielle » invoquant « les gènes car dans la famille les gens vivent longtemps » mais aussi « l’hygiène de vie » et « sa compagne Geneviève, qui lui prépare des petits plats ».
Le caractère affirmé de Bernard Leplat est également mis en avant. De son côté, celui qui est encore nonagénaire met en avant son « régime » indiquant « boire le moins souvent possible de l’alcool ». Sauf que là, ses amis pongistes avaient organisé une petite fête avec gâteau et vin mousseux pour l’occasion. Car le champagne, ce sera pour le dimanche 7 avril 2019, jour de son centième anniversaire.
Bernard Leplat pourra donc faire une petite exception à sa ligne de conduite car après tout, on n’a pas tous les jours… 100 ans !

Ses amis pongistes qu’il retrouve deux fois par semaine lui avaient réservé une petite surprise avec un gâteau d’anniversaire
Maire de Champosoult pendant douze ans
Bernard Leplat est né le 7 avril 1919 à Omméel. Il a vécu à la ferme de la Harangerie à Neauphe-sur-Dives avec ses parents, Auguste et Marguerite. Mobilisé en 1939, il a passé dix-huit mois en tant que soldat au Liban puis en Syrie.
À son retour chez ses parents en 1942, membres actifs de la Résistance dans le groupe Castille, Bernard Leplat entre à son tour dans la Résistance, dans le mouvement Vengeance où il allait approvisionner le maquis de Champosoult.
Agriculteur, il a consacré trente-six années aux affaires municipales en étant élu au conseil municipal de Champosoult, de 1965 à 2001. Il a occupé la fonction de maire de 1977 à 1989 (deux mandats), ainsi que celle de président du syndicat d’eau de la région de Champosoult, de 1977 à 2001.
Depuis sa retraite, il vit chez lui, à Vimoutiers avec sa compagne, Geneviève, où il continue d’avoir une vie assez active compte tenu de son âge. Le tennis de table est un sport qu’il pratique avec assiduité. Il l’avait découvert lorsqu’il était lycéen et compte bien s’y adonner tant que sa condition physique le lui permettra.
Dimanche 10 mars 2019 à 19 h, reportage diffusé lors du journal régional de France 3.