
Certains élus cergypontains aimeraient dès aujourd’hui en savoir plus, beaucoup plus, sur le lieu de vie et de savoir qui doit être aménagé sur l’emprise de l’immeuble des Oréades et de l’ex-patinoire de Cergy-Préfecture à l’horizon 2025.
(©La Gazette du Val-d’Oise)
Trop opaque le projet de lieu de vie et de savoir ? Ils sont plusieurs à le penser et à le dire ouvertement dans les rangs du conseil communautaire cergypontain. Inscrit depuis toujours au menu du campus international de Cergy-Pontoise (Val-d’Oise), l’ambitieux dessein, qui doit être aménagé par l’agglo en lien avec l’université et les grandes écoles du territoire, cristallise les inquiétudes. Et les crispations.
70 millions d’euros dans la balance
Le malaise a éclaté au grand jour lors de la dernière séance du conseil communautaire, à la faveur de l’adoption d’une déclaration d’utilité publique. Un outil indispensable, qui doit permettre à l’agglo de s’emparer de la maîtrise foncière publique du périmètre sur lequel se dressera la médiathèque des temps modernes.
Directement visé : l’immeuble des Oréades sur le parvis de Cergy-Préfecture, que l’agglo doit intégralement acquérir. Et pour cause. C’est sur son emprise et celle de l’ex-patinoire du Grand Centre, reconvertie en centre d’accueil pour migrants, que le lieu de vie et de savoir sortira de terre.
Seulement voilà, avant de donner leur feu vert à l’agglo, certains élus aimeraient, dès aujourd’hui, en savoir plus, beaucoup plus, sur ce learning center amélioré.
On parle d’un projet à 70 millions d’euros, y aura-t-il des équipements publics ou le lieu sera-t-il uniquement réservé au campus et à l’Essec ? Des bars et des restaurants sont-ils prévus? Ce serait bien de pouvoir être rassurés. Il y a une clarification nécessaire qui doit être faite dès à présent sur les possibles de ce lieu. Le degré d’informations de la commune de Cergy est trop faible », a pointé Éric Nicollet, adjoint Ps de Cergy.
Il n’est pas le seul à se poser des questions.
Je ne comprends pas pourquoi nous n’avons pas de vision dès maintenant, j’ai peur que ce projet ne nous soit soumis au dernier moment, a estimé Françoise Courtin, adjointe Pc de Cergy. Je m’inquiète car c’est beaucoup d’argent. Va-t-il bénéficier aux Cergypontains ? ».
J’entends parler de chiffres astronomiques », a enfoncé Elvira Jaouën, maire (dvg) de Courdimanche, qui a refusé de donner un blanc-seing à l’agglo sur ce lieu de savoir dont elle ne sait pas grand-chose.
Itou pour Bénédicte Ariès, conseillère municipale d’opposition (Eelv) de Pontoise, qui a évoqué un « équipement culturel structurant et innovant dont on ne sait rien, qui n’a pas fait l’objet d’une adoption formelle, car il apparaît toujours noyé dans un package campus international ».
« Machine à fantasmes »
La réponse, en forme de mise au point, de Dominique Lefebvre, le président (dvg) de l’agglo, n’a pas tardé.
Ce n’est pas un truc en loucedé à la veille des élections qu’on prépare, il faut arrêter de faire marcher la machine à fantasmes. Ce lieu de vie et de savoir ne sera pas réalisé avant 2025. Pourquoi on n’avance pas et pourquoi la commune de Cergy n’est pas saisie ? Parce que j’attends la demande précise de l’université et de l’Essec. Les grands établissements n’ont pas encore arrêté le programme. Ne venez pas me dire qu’il s’agit d’un projet caché, ce n’est pas vrai ! ».
Une chose est certaine : on devrait reparler de ce lieu de vie et de savoir aux contours trop mystérieux pour certains.