Ce Nazairien de 18 ans, devra suivre des soins et rechercher activement une formation. Il aura interdiction de réapparaître aux abords de la prison nantaise, et d’entrer en contact avec son complice.
Le tribunal de Saint-Nazaire (©DR)
Un Trignacais, 18 ans également, devra pour sa part accomplir un mois de travail d’intérêt général. Tous deux se sont vus confisquer par le tribunal correctionnel de Nantes les 750 € en liquide qu’ils avaient sur eux et leurs téléphones portables.
Les deux jeunes avaient en fait été interpellés près d’une entreprise connue pour être « un lieu de passage pour ceux qui veulent laisser des objets à la maison d‘arrêt », avait rappelé la présidente du tribunal au début du procès. Ils étaient donc en possession de balles de tennis spécialement rembourrées portant des initiales. Elles leur auraient été confiées selon eux par un jeune « des quartiers nord de Nantes », un « Blanc de 22-23 ans avec des cheveux mi-longs » rencontré « au concert de Lacrim [un rappeur, NDLR] au Zénith de Nantes il y a huit mois ». Il leur aurait proposé « 50 € par balle » bien réceptionnée, leur aurait envoyé une vidéo des lieux où se positionner… et enfin serait même allé chercher en voiture à Saint-Nazaire, le jour des faits.
« L‘une des questions est de savoir pourquoi cet homme vous a recrutés à Saint-Nazaire, et pourquoi il n‘a pas pris de Nantais », s’est donc interrogée la présidente de la chambre des comparutions immédiates.
« Des petites mains déjà actives »
« On se demande pourquoi ils iraient chercher des mineurs à Saint-Nazaire alors qu‘il y a suffisamment de main-d‘œuvre dans les quartiers nord de Nantes », confirme la procureure de la République. « Mais, en fait, ces deux-là sont suffisamment connus pour se livrer à cette activité…. Ce sont de petites mains déjà actives. »
« Si on est venu les chercher sur Saint-Nazaire, c‘est parce qu‘ils ne sont pas connus sur Nantes », a répondu Me Franck Oger-Sjoerdsma, l’avocat du jeune Nazairien.
« S‘ils font bien le boulot, ils ne seront pas reconnus sur la vidéosurveillance, alors que les mineurs des quartiers nord peuvent déjà avoir des mises en examen chez le juge des enfants. »
Ce n’était pas une première, à vrai dire, pour son client : sorti de prison le 31 octobre après six semaines de détention, il sera jugé pour des faits identiques en mai 2019. Déscolarisé, le Nazairien « passe ses journées à voir ses copains » et à fumer « deux à trois joints ». Au final, lui transportait 50 g de cannabis, là où son complice de Trignac s’apprêtait à en lancer un peu plus de 200.