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Lors d’un contrôle de vitesse, l’homme avait foncé sur les policiers, à Flers. (©Publihebdos)
Le 16 juin 2018, les fonctionnaires de police de Flers procèdent à un contrôle de vitesse en agglomération. Vers 18 h 15, ils constatent qu’un véhicule BMW circule à une vitesse supérieure aux 50 km/h autorisés. Un policier se place alors face au véhicule, et à l’aide des gestes réglementaires l’invite à s’arrêter.
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« Pas vus, pas pris »
Mais l’automobiliste accélère et fonce délibérément sur l’agent de police, qui a juste le temps de se jeter sur le côté pour ne pas se faire renverser. Il a néanmoins le temps de reconnaître le conducteur du véhicule.
Les fonctionnaires décident alors de se rendre à son domicile. À leur arrivée, ils sont accueillis par une femme qui leur crie aussitôt et à deux reprises « Pas vu, pas pris ». Elle et son compagnon sont néanmoins entendus. Ce dernier reconnaît qu’il conduisait bien ce véhicule BMW, mais qu’il n’a pas reconnu les policiers. Il a pensé qu’il s’agissait d’un homme qui voulait mettre fin à ses jours.
21 jours d’ITT
Le fonctionnaire de police particulièrement choqué bénéficie d’une Incapacité temporaire de travail (ITT) de 21 jours. Lors de l’audience au tribunal correctionnel d’Argentan, lundi 19 novembre, la présidente rappelle que le prévenu est bien connu des services de justice. 13 mentions sont portées à son casier judiciaire, principalement pour des faits de vols et d’infractions à la législation sur les stupéfiants.
Pour l’avocate de la partie civile, le prévenu « n’a pas peur de la sanction à venir. […] Le contrevenant n’hésite pas à dire qu’il pensait que c’était quelqu’un qui voulait se suicider. Cela ne lui pose alors aucun problème de foncer délibérément sur un homme. […] Il n’a même pas le courage de reconnaître ses actes. » Elle termine ses observations en rappelant que le fonctionnaire de police ne doit sa survie qu’à son réflexe.
Pour le ministère public, les faits sont extrêmement graves. « Le prévenu est un délinquant de la route qui n’a même pas son permis de conduire. Il ne nous fait pas aujourd’hui l’honneur de sa présence. » Il requiert une sanction exemplaire et dissuasive : un an d’emprisonnement, une amende de 350 € avec une interdiction de passer l’examen de permis de conduire pendant un an. « Il faut mettre ce type de personne à l’écart de la société. »
Un an de prison
Après en avoir délibéré, le tribunal prononce une peine d’un an d’emprisonnement sans aménagement de peine possible, 150 € d’amende pour la contravention, la confiscation du véhicule, et l’interdiction de conduite tout véhicule terrestre à moteur pendant un an.
Il déclare également recevable la parte civile et le condamne à verser, au titre du préjudice subi, la somme de 1 500 € et 600 € au titre des frais de justice.