
Une grande figure de La Ferté-Macé (Orne) s’est éteinte jeudi 29 novembre 2018. (©Le Publicateur Libre)
Né à Asnières dans les Hauts-de-Seine le 16 août 1930, Michel Rapeaud s’est éteint le 29 novembre, à son domicile de La Ferté-Macé (Orne) après une longue maladie. Avec lui s’en va un acteur majeur de la vie économique ornaise.
Le jour de sa disparition, Christophe de Balorre, président du Conseil départemental, lui rendait hommage. « Doté d’une forte personnalité, Michel Rapeaud aura d’abord été un capitaine d’industrie assurant le développement et le rayonnement de son entreprise Manuplast à la Ferté-Macé. Président de la CCI d’Alençon, pendant de nombreuses années, il aura assuré le développement économique du territoire ornais par l’implantation et le développement de nombreuses entreprises ».
Et il poursuit : « Mais c’est dans le domaine de la formation que nous lui devons le plus avec la création et le développement du site universitaire d’Alençon : ISF, ISPA, universités, etc ».
Entreprise familiale
Après avoir été officier dans la marine, c’est en région parisienne, d’où il est orginaire, que Michel Rapeaud a débuté sa carrière. Après une préparation aux grandes écoles, il intègre l’École Centrale de Lyon. Son diplôme en poche, le jeune homme de 27 ans crée à Asnières la société Manuplast avec des fonds familiaux. Nous sommes alors en septembre 1957. Il racontera plus tard qu’à l’époque « la plasturgie était une vision à la mode à l’Ecole Centrale de Lyon et qu’un professeur de chimie l’avait convaincu de l’avenir des plastiques ».
Quelques années plus tard, en 1966, Michel Rapeaud décide de transférer son entreprise pour l’implanter à La Ferté-Macé avec l’accueil chaleureux de Gaston Meillon, Président du Conseil Général et maire de La Ferté-Macé. L’activité s’installe au village de Fimbrune dans une ancienne filature. En l’espace de 15 ans, les effectifs vont atteindre les 100 salariés. En 2005, son fils, Martin-Pierre Rapeaud, ingénieur ISTN (Institut Supérieur des Technologies du Nord) le rejoint. Et c’est 7 ans plus tard que ce dernier reprend le flambeau en tant que PDG avec son épouse Cécile, responsable des ressources humaines. Spécialisé dans l’extrusion soufflage et l’injection, Manuplast a une clientèle très diversifiée (automobile, alimentaire, cosmétique, électronique, industrie chimique, médical, nucléaire, sécurité, signalisation, vétérinaire) avec un chiffre d’affaires de près de 9 millions d’euros.
Un acteur ornais
Entré à la Chambre de commerce et d’industrie d’Alençon en 1976, Michel Rapeaud en sera président de 1983 à 1998. Il sera également président de la Chambre régionale de commerce et d’industrie de Basse-Normandie de 1986 à 1995, et vice-président de l’Assemblée des Chambres de commerce et d’industrie (APCCI) de 1989 à 1995. Il a été aussi membre du Conseil économique et social de 1994 à 1999, et du Conseil économique et social de Basse-Normandie de 1983 à 1986 et de 1995 à 2012.
Président-fondateur de l’ISPA (Institut supérieur de plasturgie d’Alençon), le Fertois assurera les fonctions de président de l’Institut Universitaire d’Alençon (IUT), du CMFAO, de l’Institut Supérieur de Formation (Groupe ISF), de l’Association interprofessionnelle de formation continue de l’Orne (AIFCO), de la Chambre interprofessionnelle d’apprentissage du commerce et de l’industrie de l’Orne (CIACIO), du Pôle de plasturgie d’Alençon, de Polymères Technologies.
Autant d’engagements qui lui vaudront de nombreuses distinctions : Chevalier, puis d’Officier de la Légion d’honneur ; Officier dans l’Ordre des palmes Académique et titulaire de la Médaille de bronze de la Jeunesse et des Sports.
Marcel Pierre
Et c’est à La Ferté-Macé à nouveau qu’il a soutenu un dernier projet : la valorisation des œuvres du sculpteur fertois Marcel Pierre. L’association des Amis de Marcel Pierre, dont il a été le président fondateur en 2016, a abouti les 10 et 11 novembre derniers, à l’inauguration du Mémorial de la Paix dans le parc Barré-Saint et à un circuit à travers la ville. « Michel Rapeaud avait été président du foyer des jeunes travailleurs, rue d’Hautvie, qui était autrefois la maison de Marcel Pierre. Il connaissait l’existence de plusieurs statues dans son jardin, rappelle Pierre Devallois, secrétaire de l’association. Quand le projet a vu le jour pour reconstituer le monument, il a été tout de suite partant pour faire quelque chose. Sa maladie l’a empêché de pouvoir assister à ces inaugurations, mais il a suivi de près nos travaux à travers nos compte rendu ».
Pierre Devallois gardera de lui le souvenir « d’un homme avec un fort tempérament, avec lequel il était toujours très intéressant d’échanger. Le fait de poursuivre l’association sera notre façon de lui rendre hommage ».
La cérémonie religieuse a lieu mardi 4 décembre 2018, à 14 h 30, en l’église Notre-Dame à La Ferté-Macé, suivie de l’inhumation au cimetière Notre-Dame de Lignou dans l’intimité familiale.