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Eric Peinturier, Martial et Franck Peinturier
1959-2019. À l’occasion de l’anniversaire du magasin Peinturier, un retour en arrière s’impose.
Tout commence à Etrelles, en 1921.
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Pierre Peinturier rentre de la Première Guerre mondiale, blessé. Il s’installe en tant que tailleur. Son épouse quant à elle, est couturière. Leur fils, prénommé Pierre lui aussi, suit à son tour une formation de tailleur et décide d’ouvrir un magasin.
Nous sommes en 1959. La célèbre enseigne vitréenne naît, au 14 rue du 70e régiment d’infanterie.
« Nous ne nous sommes jamais aussi bien portés »
Jean-Pierre, le fils de Pierre, suit une formation de tailleur à l‘école Napolitano et à l’académie de coupe de Paris. En 1962, il rejoint l’entreprise familiale avec son épouse Claudine et sa sœur Marie. Il développe l’affaire en créant de nouveaux points de vente.
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Aujourd’hui, les fils de Claudine et Jean-Pierre, Eric et Franck Peinturier, ont pris les rênes de l’entreprise en 2008, après des études de commerce.
Leur longévité ? Ils l’expliquent facilement. « Nous avons réussi à évoluer », explique Franck. Car en effet, la concurrence d’Internet et des magasins franchisés aurait pu les mettre en difficulté.
Nous ne nous sommes jamais aussi bien portés, alors même que notre mort était prédite par certains, il y a quelques années. »
Leur histoire familiale s’est filée au gré de l’histoire du commerce de vêtements.
Eric développe :
Les années 1960 marquent le passage de l’artisan tailleur au prêt-à-porter. Vingt ans plus tard, on a vu apparaître les franchises et les succursales, puis les zones commerciales périphériques. Le principal défi actuel est le numérique. »
Un défi qu’ils relèvent, grâce à la qualité qu’ils proposent. Celle des produits, évidemment, mais aussi d’un accueil chaleureux et de précieux conseils.
Les deux hommes ne pouvaient, en ce sens, pas se contenter de perpétuer la tradition familiale, celle d’un art du costume sur mesure.
« Petits, nous ramassions les aiguilles au sol »
Ils ont donc poursuivi la transition opérée par leur père quelques années plus tôt, celle de proposer du prêt-à-porter de qualité, tout en maintenant cette dimension de savoir-faire, grâce notamment aux retouches toujours proposées à l’étage du magasin.
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Mais surtout, Jean-Pierre, le papa, aujourd’hui âgé de 71 ans, réalise encore une centaine de costumes sur-mesure pour les treize magasins, chaque année.
À coté des pièces plus habillées, très demandées pour les cérémonies par exemple, les deux frères consacrent une grande partie du magasin au style streetwear, des vêtements de la vie de tous les jours, plus abordables. « Nous choisissons de travailler avec des marques de qualité, par exemple, Ralph Lauren, Scotch & Soda ou encore Eden Park. »
Martial à l’accueil depuis 35 ans
À cela s’ajoute un accueil de la clientèle, assuré à Vitré par Martial depuis plus de 35 ans. « La clientèle masculine est parfois un peu perdue, mais elle est de plus en plus intéressée par l’aspect mode », commente ce dernier, qui décide parfois pour ses plus fidèles clients, lorsqu’ils ne savent pas quoi choisir. « Il connaît parfaitement son métier », ajoute Eric. Et les deux fils l’ont vu à l’oeuvre, puisque Martial fait pratiquement partie de la famille. Il a vu les deux chefs d’entreprise grandir au milieu des allées du commerce.
Franck se souvient :
Lors- que nous rentrions de l’école, le soir, nous nous rendions au magasin. D’abord, nous faisions nos devoirs. Ensuite, il fallait donner un coup de main. Nous étions souvent mis à contribution par nos parents et par Martial, notamment pour ramasser les aiguilles au sol pour ne pas abimer le sac de l’aspirateur. »
« Notre père a su nous transmettre sa passion »
Pour autant, reprendre l’affaire n’était pas quelque chose d’imposé par leurs parents. « Je crois que mon père a fait les choses avec beaucoup d’intelligence. Plutôt que de nous forcer, il a su nous transmettre sa passion, son énergie et susciter en nous une vocation. »