
Le bilan financier du Château de Chantereine a suscité le débat lors du dernier conseil municipal à Criel-sur-Mer. (©L’Informateur d’Eu)
Jeudi 6 février, soir de conseil municipal sur la commune de Criel-sur-Mer. Le rendez-vous était forcément marquant puisqu’il s’agissait du dernier conseil de l’équipe municipale actuelle, avant le premier tour des élections le 15 mars prochain. Pour l’occasion, l’assemblée était plutôt bien garnie.
Le cas Chantereine
Premier point à l’ordre du jour de ce conseil de rentrée : les comptes administratifs 2019. Après ceux de la commune et avant ceux du camping, la première adjointe Brigitte Leborgne a évoqué ceux du Château de Chantereine. L’occasion d’apprendre que le solde d’exécution de l’année écoulée est négatif de 9 435,23 €.
Conseiller d’opposition, Rémy D’Hierre s’interroge sur l’évolution négative de Chantereine. Brigitte Leborgne répond en évoquant le Brexit et le cas de Kingswood (école britannique qui vient chaque année à Criel-sur-Mer) : « Les Anglais viennent de moins en moins. Et puis il y a eu le changement de direction, il faut le temps que ça se remette en route. » En effet, un nouveau directeur a débarqué à la tête de Chantereine en janvier 2019, en la personne de Sébastien Rousselle. La première adjointe termine sur une note positive : « Il y a déjà des réservations pour 2020 et 2021. »
« L’équipement est très vieillissant »
Le maire Alain Trouessin embraye et revient six ans en arrière : « En 2014, les résultats de Chantereine c’était – 42 000 €. » Ce dernier revient ensuite sur l’effet Brexit cité par sa première adjointe, pour annoncer : « On est train d’anticiper le désengagement de Kingswood. Cela fait des années que Chantereine surfe la vague Kingswood. Demain il faut s’attendre qu’ils aillent voir ailleurs. » Pour contrer ce phénomène, l’édile évoque la venue de différents groupes et le travail réalisé par le directeur pour estimer un décollage pour « 2020, au plus tard en 2021 ». Pour en revenir à l’interrogation de Rémy D’Hierre, Brigitte Leborgne reconnaît toutefois que « les recettes ont bien baissé depuis quelques années ».
L’ancien maire Jean Mauger prend à son tour la parole et dresse un constat sur Chantereine : « L’équipement est très vieillissant et n’est plus en adéquation avec l’offre touristique actuelle. » Un avis partagé par le maire Alain Trouessin : « Si on devait investir dedans pour entretenir, tout le budget de la commune y passe. »
« Ça coûte aux Criellois »
Pour appuyer la nécessité de mener une réflexion à ce sujet, Jean Mauger ajoute : « Ce qui est inquiétant dans ce genre de dossier c’est que ça coûte aux Criellois. » Moyennement d’accord avec cet avis, l’édile rétorque en parlant de la dette de la commune, passée de 1 500 € par habitant en 2014 à 200 €, « ça, c’est ce qui coûte aux habitants ».
Avant de revenir au sujet de base, en s’adressant toujours à son interlocuteur : « Chantereine, tu l’as connu pendant treize ans, je parle de ta mandature. On a récupéré le château dans l’état qu’il est encore aujourd’hui, parce qu’on n’a pas les moyens de faire ce qu’il faudrait être fait dedans. Avant de l’interroger : qu’est-ce que tu as fait pendant 13 ans sur le Château de Chantereine ? » L’ancien maire lui répond : « Ah ben on a fait plusieurs choses oui… » À peine sa phrase terminée que l’édile ajoute : « Oui il y a eu quelques fenêtres de changées, j’entends bien. » La réflexion fait réagir certains conseillers comme Philippe Launay : « Je voulais savoir, on est à un conseil municipal ? »
Après quelques secondes d’emballement, le calme revient. Jean Mauger peut alors répondre : « Tu demandes aux associations ce dont ils profitent. » C’est le maire lui-même qui dévoilera les chiffres des investissements de ce dernier : « 1,9 million d’€ de travaux dont 1,2 million d’emprunts. »
À noter que l’idée d’une vente de l’édifice a été balayée d’un revers de main par l’édile : « Chantereine rayonne sur le territoire et s’intègre dans notre politique de développement touristique. »
Au moment des votes, Jean Mauger préférera s’abstenir.