
Jordan Tolbert est une belle satisfaction à Caen. (©Aline Chatel / Sport à Caen)
Le Caen Basket Calvados a concédé une nouvelle défaite, vendredi 18 janvier 2019 devant Gries (72-85). Les Caennais étaient coachés par Michaël Déjardin, chargé de réaliser l’intérim avant l’arrivée d’un nouveau coach à Caen. Le changement était espéré. Il a eu lieu par certains aspects, mais pas suffisamment pour l’emporter.
LIRE AUSSI : L’envie n’a pas suffi au Caen BC, battu par Gries-Oberhoffen
Quel changement… dans les attitudes ?
Qu’il s’agisse des joueurs, du coach par intérim et des spectateurs, chacun partageait grosso modo le même avis à l’issue des débats. Les Caennais ont manifesté plus d’envie lors de la réception de Gries-Oberhoffen qu’ils n’en avaient démontrée précédemment. Le surplus d’investissement s’est notamment observé en défense, malgré les 85 points encaissés au buzzer final. Michaël Déjardin avait troqué sa place en tribune contre celle devant le banc :
J’ai senti plus d’intensité. Peut-être que des joueurs ont voulu se montrer un peu plus…
Cet engagement n’a pas été pour rien dans la course en tête réalisée par le CBC au cours de la première mi-temps. À défaut de pouvoir révolutionner son jeu balle en main, « on a réussi à être devant grâce à une bonne énergie en défense ». Les 26 fautes commises, contre seulement 9 en face, vont plutôt dans le sens de cette combativité, pas toujours bien maîtrisée dans ce registre.
LIRE AUSSI : Qui est Michaël Déjardin, le coach par intérim du Caen Basket Calvados ?
Quel changement… dans le jeu collectif ?
Pour résumer, il y a un peu de mieux, mais on est toujours loin du compte. C’est bien sûr dans ce domaine que Caen est le plus attendu, sûrement parce que la qualité de ses individualités laisse imaginer de toutes autres productions collectives. « En première mi-temps, on est dans le partage du ballon, estime Michaël Déjardin. Il faut continuer de mettre l’accent là-dessus. »
Le CBC ne peut toutefois pas se contenter de ce qu’il a proposé au cours de ces vingt premières minutes, et encore moins dans les suivantes où tant de tirs ont été forcés faute d’avoir réussi à se créer de vraies situations. Cette saison, seul Nancy est moins adroit que Caen en Pro B. Sauf que les Lorrains ont la meilleure défense du championnat, quand le CBC a l’avant-dernière…

C’est toujours aussi compliqué pour Jerrold Brooks, qui a notamment raté un lay up seul en contre-attaque à un moment critique de la rencontre. (©Aline Chatel / Sport à Caen)
Le jeu d’attaque caennais, que Jerrold Brooks n’arrive pas à animer, est beaucoup trop statique. « Je n’ai pas de baguette magique, souligne Michaël Déjardin. Et le coach qui arrivera après moi n’en aura pas non plus. » Caen va devoir surtout mettre de la vitesse dans son jeu.
On n’invente pas des choses en plein match. Les choses se corrigent à l’entraînement. Cela prend du temps.
Ludovic Pouillard, entraîneur de Gries et ancien joueur au CBC, a senti « une équipe perdue sur le terrain ».
C’est dramatique en soi car il y a de bons joueurs à chaque poste. Il y a quand même un sacré matériel, mais les maux sont profonds. C’est souvent au bord de l’implosion. Il va falloir de l’huile de coude pour remettre la tête à l’endroit.
Quel changement… chez les joueurs ?
Le cinq de départ était le même qu’à Quimper quelques jours plus tôt (Brooks, Clerc, Marinov, Ramseyer, Tolbert). Les temps de jeu n’ont pas été non plus révolutionnés puisqu’ils se situent dans la moyenne individuelle de chaque joueur. Le changement, ce fut l’entrée en jeu (très appréciée du public) de Mel Esso Essis dès le premier quart-temps. L’absence de Bryson Pope, toujours blessé aux ischios, y a contribué.
Je le connais très bien, puisque je le coache, donc c’est toujours plus facile pour moi. J’avais prévu qu’il rentre très tôt dans la rotation. Je suis plutôt satisfait de ce qu’il a fait. Il est rentré concerné.

Pas de déclic pour Pavel Marinov, dont on attend bien mieux. (©Aline Chatel / Sport à Caen)
Sur le plan des prestations individuelles, Jordan Tolbert (10 points et 16 rebonds !) et David Ramseyer (16 points et 7 rebonds) ont confirmé. Dans l’autre sens, Jerrold Brooks (9 points à 4/15, 7 passes décisives et 4 ballons perdus) et Pavel Marinov (5 points à 2/10) continuent de décevoir. À noter que Gaëtan Clerc, avec seulement trois points, n’a pas eu son rendement habituel.